Alors même qu’Avatar passait sur Canal Plus, que les nommés au César 2011 était dévoilés, les cinéphiles ont bravé le froid de vendredi pour venir nombreux, découvrir ou redécouvrir le film "Le souper" d’Edouard Molinaro. Après la projection, le cinéaste qui nous a fait l’honneur de venir à Ferney Voltaire, a expliqué en toute simplicité et modestie comment réaliser un très bon film.
- Ouverture saison Voltaire
Cette soirée organisée par Cultures & Cinémas et la Municipalité de Ferney Voltaire inaugurait la Saison Voltaire 2011 dont le thème est "Voltaire en scène". C’est donc tout naturellement le passage de "la scène au grand écran" qui a été le support du débat.
Dans ce domaine, Molinaro n’en est pas à son coup d’essai. Rappelons qu’il fut l’adaptateur au cinéma de la pièce "Oscar" et la non moins célèbre "Cage aux folles". "Un amour du théâtre dès son adolescence dans la région bordelaise" dit-il. De prime abord l’assistance a posé la question de la direction d’acteurs ayant connu le succès au théâtre.
- Débat vue de la salle
Il avoue avoir eu beaucoup de plaisir à faire tourner Claude Brasseur et Claude Rich car c’étaient deux grands professionnels du cinéma et du théâtre. Par contre il reconnait avec un sourire que ce ne fut pas toujours aussi facile, notamment avec Louis de Funès dans Oscar. Non pas que son talent ne soit mis en cause, mais d’un caractère inquiet "l’acteur était méfiant vis à vis d’Edouard Molinaro" alors très jeune, et s’agaçait de voir que ce dernier "ne riait pas à ses grimaces".
A cette première question, d’autres ont fait suite comme l’utilisation des miroirs et le tournage à la lumière des bougies ou d’autres portant sur l’inspiration ou les motivations pour l’adaptation d’une pièce de théâtre. Dans ses réponses, le réalisateur fait preuve d’une grande modestie, on a l’impression en l’écoutant que tout est facile. Pourtant ce serait taire ses qualités de grand technicien que de croire que la réalisation est simple et qu’il suffit de "venir sur un plateau sans rien préparer et de répondre à l’inspiration du moment."
En ce qui concerne ses projets : un texte inspiré de Sacha Guitry dont il est un grand admirateur. Rappelons que "Beaumarchais l’insolent" est une adaptation au cinéma d’une pièce du Grand Maître qui ne fut jamais joué.
Ainsi il en va du cinéma et du théâtre. Les rapports entre les deux arts ont évolué au cours du temps. D’abord théâtre filmé, le cinéma a pris sa propre identité dans le temps.
Pour terminer il nous faut remercier Mr MOLINARO d’avoir pris le risque d’adapter une pièce à succès et d’avoir réussi avec ce talent.
- Catherine Molinaro