Cinéma tahitien

  • Mis à jour : 1er janvier 2017

Le cinéma tahitien a débuté très tôt sur les Îles puisque dès 1912, les premières prise de vues y ont été tournés. Tahiti reste le lieu incontournable du cinéma Océanien et cotribue à promouvoir l’image de marque ce ces territoires. Chose qui n’a pas échappé à de nombreux réalisateurs venus y tourner des films. Par contre Tahiti a du mal a former de jeunes réalisateurs du cru. Toutefois l’accessibilité aux moyens de prise de vues commence à révéler quelques personnalités du cinéma.

HISTOIRE DU CINEMA TAHITIEN

1. Selig Polyscope (1)

Un opérateur de la Selig Polyscope est venu à Tahiti pour tourner un très court film documentaire intitulé « A Trip to Tahiti in the South Pacific » sorti en avril 1912, c’est-à-dire trois mois avant l’arrivée de Gaston Méliès dans l’île.

2.Gaston Méliès (1)

Gaston Méliès, frère du plus célèbre Georges du même nom, effectua de juillet 1912 à mai 1913 un long voyage cinématographique à travers le Pacifique, dont Tahiti constitua la première étape. Gaston Méliès y séjourna de début août à début septembre 1912. Ce fut une étape essentielle, car c’est là qu’il dut se poser des questions liées à l’altérité, à la représentation, à l’identité. Des questions très modernes, qui nous interpellent encore aujourd’hui. C’est là aussi qu’il posa les bases de ce qu’il allait faire pour le reste du voyage, à savoir tourner au maximum en milieu naturel, et si possible en impliquant les populations locales. Sur les 64 films de son périple cinématographique, Gaston Méliès en tourna neuf en totalité ou en partie en Polynésie dont « A Tale of Old Tahiti », tourné à Tahiti, distribué en salle le 31 janvier 1913.

Lors de son séjour à Tahiti, Gaston Méliès fut accueilli par Tati Salmon, à Papara. Le fils de celui-ci, Taura Salmon, l’aida beaucoup dans ses tournages. Gaston Méliès passa aussi du temps en compagnie de la reine Marau (sœur de Tati Salmon), mais aussi avec Hotutu (l’une des filles du même Tati Salmon). Il fut aussi accueilli à Papeete par le gouverneur de l’époque, Léon Géraud, et son épouse Marguerite. Il fréquenta en outre l’hôtel Tiaré (qu’il filma), alors dirigé par la fameuse Louisa Chapman.

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DOCUMENTAIRE DE TAHITI

Le Festival international du film documentaire océanien (FIFO) est une manifestation documentaire traitant sur l’Océanie qui a été créé en 2004. Il se déroule au mois de janvier chaque année à Tahiti en Polynésie française. Un jury international remet le grand prix du jury et trois prix spéciaux du jury. Pendant le festival, divers événements sont organisés pour les professionnels afin de faciliter les rencontres et le développement de projets en commun.

Cette manifestation professionnelle et grand public se veut un rendez-vous des amoureux de l’Océanie, cette région si vaste, emprunte d’une richesse culturelle variée et florissante, porteuse de rêve, de mystère et d’exploration. Ce vaste continent maritime est ainsi dévoilé pendant quatre jours de compétition.

REALISATEURS ET REALISATRICES TAHITIEN-NES (2)

En 2015, dans le catalogue du« Short Film Corner » où se rassemblent, à Cannes, des courts métrages en provenance du monde entier, deux films premiers films polynésiens, « Au large d’une vie » et « Te Hope’araa No Hina ».

Au milieu de ce catalogue d’une grande variété, de genres et de durée, le film "Au large d’une vie" de Claire Schwob devra tenter de porter sa différence pour être remarqué. Ce film classé dans le genre "drame social" porte l’histoire de Teva, un jeune tahitien passionné de cinéma qui doit quitter sa terre natale pour assouvir ses ambitions. Devenu réalisateur et de retour à Tahiti, il est de nouveau confronté à un choix douloureux : doit-il rester cette fois ou bien partir comme dix ans plus tôt.

La sélection des courts métrages proposés dans le cadre du Short Film Corner met aussi en évidence à Cannes les huit films lauréats du dernier festival Courts des Îles dont "Te Hope’araa No Hina", un film d’animation/jeunesse de 3 minutes réalisé en juillet 2014 par Leia Chang Soi, une étudiante polynésienne issu de l’école Pivault des arts appliqués à Nantes. Originalité de ce dessin animé, il est en tahitien sous-titré en français. L’histoire raconte un épisode de sécheresse sans précédent dans le Pacifique au cours de laquelle la princesse Hina, la préférée des Dieux se fiance au Seigneur des îles voisines. Mais la princesse horrifiée par l’apparence de son futur époux tente de s’enfuir.

Faits communs à ces deux films l’un mettant en scène des comédiens (dont Tepa Teuri, Sabrina Laughlin et Raphaëlle Agogué), l’autre un dessin animé sortie de l’imagination d’une étudiante originaire de Moorea, ils sont tous deux des premiers films et sont produits par Christine Tisseau Giraudel.

TAHITI , LIEU DE TOURNAGE

Les longs métrages tournés en Polynésie française sont pour la plupart des adaptations de livres publiés en anglais. Voici quelques-uns des films les plus connus tournés dans les îles. =

- « Ballade des Mers du Sud » tourné en 1912 à Papara par Gaston Mélies frère de Georges Méliès. Ce film est malheureusement aujourd’hui quasi introuvable.

- « White shadows in the South Seas (Ombre blanches des Mers du Sud) », sorti en 1927, de Robert Flaherty, filmé aux Îles Marquises. Considéré comme un sommet du cinéma exotique, ce film de Woody S Van Dyke (auteur entre autres de "Trader horne", "Eskimo", les premiers "Tarzan", "San francisco" etc.) est un film muet d’une grande poésie. Admiré en son temps par des artistes du mouvement surréaliste, il dénonce la colonisation des îles polynésiennes, évoquées comme un paradis perdu.

- « Tabu / A story of the South Seas », en 1929, film muet du célèbre Murnau , sur une idée de Robert Flaherty, tourné à Bora Bora, sur la vie quotidienne des îles. Certaines scènes qui montraient des nageurs nus furent censurées aux États-Unis et en Finlande. Le tournage, long de dix-huit mois, fut mouvementé et demeure entouré de légendes (noyades, intoxications, explosions mystérieuses dues à des sorts jetés). Murnau et son équipe auraient violé un certain nombre de tabous locaux en installant leur quartier général dans un ancien cimetière, en tournant sur des récifs sacrés. Comble du destin, Murnau décède dans un accident de voiture huit jours avant la première de son film à New York.
Film complet

- « Last of the Pagans / Taro Le Païen », réalisé en 1935, de Richard Thorpe, ancien acteur devenu réalisateur, basé sur le roman Typee de Melville et produit par la Metro-Goldwyn-Mayer. L’histoire raconte deux razzias humaines : la première, le fait d’un clan d’une île voisine venu chercher, par la force, des femmes pour renouveler le « cheptel » et une autre, opérée par les blancs pour recruter vers les mines de phosphate. À noter que les dialogues sont en tahitien avec des sous-titres.

- « Les Mutinés du Bounty ». Une première version hollywoodienne de 1935 de Franck Lloyd avec Clark Gable qui prend beaucoup de liberté avec la réalité. La plus connue, celle de 1962, tournée en 1960/1961 avec plus de 2 000 figurants sur 8 000 actifs et 27 millions US dollars de budget, fut une manne pour l’économie polynésienne. Après le tournage, Marlon Brando achète l’atoll de Teti’aroa. En 1984, une version de moindre envergure, filmée à Mo’orea, sort avec Mel Gibson et Anthony Hopkins, réalisé par Roger Donaldson.
Film complet en VF

- « Tahiti ou la joie de vivre », 1957, une comédie de Bernard Broderie avec Georges de Caunes. Un journaliste se fait envoyer à Tahiti pour trouver le paradis sur terre.

- « L’ambitieuse », 1961, réalisé par Yves Allégret. Le film relate les péripéties d’un couple qui s’installe en Polynésie pour tenter de faire fortune dans le phosphate.

- « La Belle des îles » (en anglais, Tiara Tahiti), 1962, est un film britannique de Ted Kotcheff. Un aventurier résidant à Tahiti y retrouve par hasard son ancien colonel qui, pendant la guerre, le fit juger en conseil de guerre. Pour se venger, il décide de mener la vie dure à son persécuteur, reconverti dans le tourisme.

- « Tendre voyou », 1966, Jean Becker, avec Jean-Paul Belmondo, relate les frasques d’un gigolo.
Film complet en VF

- « Hurricane », 1979, inspiré du roman de James Norman Hall et Charles Nordhoff, tourné à Bora Bora par Dino de Laurentis, est un remake du film du même nom de John Ford (1937).

- « Le rescapé de Tikeroa », 1981, une production d’Antenne 2, réalisé par Jean l’Hôte, avec Jacques Martin. Comédie dramatique mettant en avant la sotlise administrative d’un gendarme oublié sur une île polynésienne lors d’une tournée administrative et la joie de vivre naïve des indigènes qu’il ne tardera pas à acquérir.

- « Le bourreau des cœur », 1983, réalisé par Christian Gion, tourné sur Tetiaroa avec Aldo Maccione. Le film connut un grand succès au box-office en France (plus de 1,6 million d’entrées).

- « Les faussaires », 1994, d’après le roman de Romain Gary, La tête coupable, réalisé par Frédéric Blum, avec pour personnage principal un écrivain venu à Tahiti écrire une biographie de Paul Gauguin.

- « Love affair », 1994, des studios Gaumont, un film d’amour, remake du film du même nom de 1939. Filmé à Tahiti avec Katharine Hepburn dans sa dernière apparition au cinéma.

- « Les Perles du Pacifique », 1999 : série télé produite par Gaumont en 13 épisodes sur la vie dans une ferme perlière.

- « Le Prince du Pacifique », d’Alain Corneau, tourné en 2000 à Huahine avec Thierry Lhermitte et Patrick Timsit.

- « South Pacific », 2001, une comédie musicale réalisée par Richard Pierce, avec Harry Connick Jr et Glenn Close
Film complet en VO

- « Thérapie de couple (Couples’ retreat) », des studios Universal, tourné à Bora Bora en octobre 2008. Avec 7 millions de dollars qui ont été investis localement, le film est considéré comme la super production de l’année pour Universal. Une cinquantaine de journalistes avaient été invités par la production à se rendre sur les lieux de tournage.

- « L’ordre et la morale », de Matthieu Kassowitz, a été filmé en 2010 à ’Anaa, une petite île des Tuamotu choisie comme cadre des événements d’Ouvea (Nouvelle-Calédonie) et à Papeet ? pour les scènes se déroulant à Nouméa.

Références =
(1) Nocturnes productions
(2) Tahiti Infos