Un grand monsieur du théâtre et un grand comédien au cinéma nous a quitté. Il restera pour moi l’éternel acteur au regard malicieux et au comportement facétieux. Pour moi lerôle qui m’a marqué : Jean Sébastien Bloch dans « Chobizenesse »
Cinécandide
Robert Hirsch est né le 26 juillet 1925 à L’Isle-Adam et est décédé le 16 novembre 2017 à Paris. Acteur français, sociétaire de la Comédie-Française de 1948 à 1974, il est pendant plusieurs décennies l’une des vedettes du théâtre français, amis a aussi figurer au générique de plusieurs films.
Biographie
Né dans une famille juive, le jeune Robert se passionne d’abord pour le cinéma pendant les années 1930, grâce à son père qui possède une salle de cinéma, l’Apollo. Il a alors pour idole Bette Davis au point de déclarer plus tard qu’il a appris le métier de comédien en la regardant. Pendant la guerre, Robert Hirsch commence une carrière de danseur. Puis, alors qu’il devait intégrer l’opéra de Paris en tant que quadrille, il y renonce car le chorégraphe Serge Lifar, qu’il admirait, n’y donne alors plus de cours. Sur le conseil de ses amis, il opte alors pour le théâtre, et entre au Conservatoire national d’art dramatique. Il en sort en 1948 avec deux premiers prix de comédie obtenus à l’unanimité qui lui ouvrent les portes de la Comédie-Française dont il devient sociétaire en 1952.
Très à l’aise dans les rôles comiques — il se qualifie lui-même de « roi des cabotins » , spécialiste de la mimique et du déguisement1, Robert Hirsch remporte de grands succès en jouant des personnages comme « Scapin » dans les « Fourberies de Scapin » ou Sosie dans« Amphytrion » de Molière. Mais il se montre également à l’aise dans la tragédie, qu’il aborde en interprétant le rôle de Néron du « Britannicus » de Racine, mis en scène par Michel Vitold.
Interprète des plus grands rôles du répertoire classique, notamment à la Comédie-Française, Robert Hirsch a aussi participé à des créations d’auteurs vivants, comme Eugène Ionesco en 1966 ou Florian Zeller en 2012 et 2016. Après son départ de la Comédie-française, il se produit également dans le théâtre de boulevard.
Grande vedette sur les planches, où il est particulièrement populaire auprès du public, il connaît pas, sur la durée, le même succès au cinéma. On le voit d’abord dans de multiples seconds rôles chez des cinéastes comme Sacha Guitry, Jean Delannoy, Marc Allégret ou Henri Decoin puis, dans les années 1960, il tient la vedette de plusieurs comédies qui reportent un succès au box-office : « Monnaie de singe » d’Yves Robert, « Martin soldat » de Michel Deville et « Pas question le samedi » d’Alex Joffé, sorti en 1964, qui lui permet de cimenter sa réputation d’acteur protéiforme en interprétant treize personnages différents. L’année suivante, toujours dirigé par Alex Joffé, il partage avec Bourvil la vedette du film« Les Cracks », qui connaît un bon accueil public. Mais ses films suivants, « Appelez-moi Mathilde », où il donne la réplique à Jacqueline Maillan, et « Chobizenesse », de et avec Jean Yanne, sont des échecs commerciaux. Par la suite, les apparitions au cinéma de Robert Hirsch se raréfient et il est absent des écrans pendant presque toutes les années 1980 : à la fin de la décennie, sa prestation dans « Hiver 54, l’abbé Pierre » lui vaut cependant le César du meilleur acteur dans un second rôle, seule récompense de sa carrière au cinéma.
Filmographie
Cinéma
1951 : Le Dindon de Claude Barma : M. Rédillon
1954 : Si Versailles m’était conté de Sacha Guitry : le duc de Charmeroy
1954 : Les Intrigantes d’Henri Decoin : Pakévitch, le metteur en scène
1954 : Votre dévoué Blake de Jean Laviron
1956 : Notre-Dame de Paris de Jean Delannoy : Pierre Gringoire
1956 : En effeuillant la marguerite de Marc Allégret : Roger Vital, le photographe du journal
1958 : La Bigorne, caporal de France de Robert Darène : Boisrose
1958 : Mimi Pinson de Robert Darène : Jean-Loup
1959 : Maigret et l’affaire Saint-Fiacre de Jean Delannoy : Lucien Sabatier, le secrétaire de la comtesse de Saint-Fiacre
1959 : 125, rue Montmartre de Gilles Grangier : l’homme qui se fait passer pour Didier Barracher
1962 : Adieu Philippine de Jacques Rozier : le comédien de l’émission de télévision
1964 :« Pas question le samedi » d’Alex Joffé
1965 : Monnaie de singe d’Yves Robert : Fulbert Taupin
1966 : Martin soldat de Michel Deville : Martin
1967 : Toutes folles de lui de Norbert Carbonnaux : Mathieu Gossin
1968 : « Les Cracks » d’Alex Joffé : Maître Charles Mulot, huissier de justice
1969 : Appelez-moi Mathilde de Pierre Mondy : Hubert de Pifre, l’officier
1973 : Traitement de choc d’Alain Jessua : Gérôme
1975 : Chobizenesse de Jean Yanne : Jean-Sébastien Bloch
1983 : La Crime de Philippe Labro : Avram Kazavian
1990 : Hiver 54, l’abbé Pierre de Denis Amar : Raoul
1995 : Mon homme de Bertrand Blier : M. Hervé
2001 : Mortel transfert de Jean-Jacques Beineix : Armand Zlibovic
2002 : Une affaire privée de Guillaume Nicloux : le vieil homme
2015 : L’Antiquaire de François Margolin : Weinstein