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CYCLE Grands acteurs et actrices français : Madeleine Robinson

  • Mis à jour : 10 mai 2020

S’il est une actrice qui nous tient à coeur, c’est bien Madeleine Robinson. D’une part ce fut une très grande actrice et d’autre part elle a eu l’occasion de venir à plusieurs reprises à Ferney- Voltaire

Madeleine Svoboda, dite « Madeleine Robinson », est une actrice franco-tchèque naturalisée suisse, née le 5 novembre 1917 à Paris et morte le 1er août 2004 à Lausanne (Suisse).

BIOGRAPHIE

Son père et sa mère, Victor et Suzanne Svoboda, étaient des immigrés tchèques venus très jeunes en France. Son père était ouvrier pâtissier et sa mère receveuse de tramway. Madeleine a eu trois frères et passa son enfance au Pré-Saint-Gervais, une banlieue au nord-est de Paris (Seine-Saint-Denis), dans un minuscule 2 pièces au 3e étage d’un immeuble. Elle dormait avec son frère Serge sur un lit de camp datant de la Première Guerre mondiale. À 5 ans elle est mise en pension à Marines dans le Vexin Français.

Puis elle part pour l’Italie. 4 ans plus tard elle revient, en compagnie de son frère Serge, à Marines où elle passe, et réussit avec la mention très bien, son certificat d’études. Ses parents se séparent lorsqu’elle a dix ans et la famille, très pauvre, se serre dans deux petites pièces sur cour. De ce fait, Madeleine commence à travailler dès l’âge de 14 ans comme ouvrière en usine puis comme vendeuse et bonne à tout faire.

Elle se présente au Conservatoire où elle est refusée. Puis elle est admise comme auditrice libre (étant donné qu’elle a peu de ressources) par Charles Dullin pour suivre les cours d’art dramatique qu’il dispense dans son Théâtre de l’Atelier. Pour subvenir à ses besoins, elle pose comme modèle pour des photos et commence à faire un peu de figuration.

Comme elle l’écrit dans ses mémoires, elle choisit le pseudonyme « Robinson » après avoir d’abord songé à « traduire littéralement mon nom [Svoboda] et m’appeler Madeleine Liberté ? Difficile à une époque où la bourgeoisie avait si peur des rouges », puis à un mot représentatif de liberté, ce qui aurait donné « Madeleine Bastille, joli, bien sonnant, mais ridicule en un temps où l’omnibus du même nom était encore très populaire ». Elle en arrive finalement au souvenir de ses lectures d’enfance, notamment de Robinson Crusoé, « je gardais de lui l’image d’un homme libre ».

Sa carrière devant la caméra commence en 1934 dans « Tartarin de Tarascon », film réalisé par Raymond Bernard suivi d’un premier rôle dans « Mioche » de Léonide Moguy en 1936. Madeleine Robinson a 19 ans, lorsqu’une défaillance de l’actrice titulaire du rôle lui permet de trouver son premier vrai rôle. Elle incarne une petite ouvrière qui a un bébé d’un jeune étudiant, lequel les quitte tous les deux. Désespérée, à son tour, elle abandonne l’enfant. C’est très mélo, mais sa prestation est appréciée et sa carrière cinématographique prend son envol.

Elle a tourné ensuite dans 80 films au cinéma et dans de nombreux feuilletons télévisés et téléfilms (sa dernière apparition à l’écran eut lieu en 1995 dans « L’Enfant en héritage », téléfilm réalisé par Josée Dayan).

Elle a également joué dans un grand nombre de pièces de théâtre, notamment deux grands succès, « Adorable Julia » d’après Somerset Maugham (pièce représentée à plusieurs reprises entre 1954 et 1972, avec télédiffusion), et « Noix de coco » de Marcel Achard (1960, avec télédiffusion). Elle a aussi incarné« Martha » dans la pièce « Qui a peur de Virginia Woolf ? » d’Edward Albee, mise en scène par Franco Zeffirelli, une production qui provoqua une polémique, « l’affaire Virginia Woolf », à cause des difficultés relationnelles de l’actrice avec son partenaire Raymond Gérôme, d’où une légende qui attribua « un sale caractère » à Madeleine Robinson.

Vie privé

Selon ses confidences, les compagnons de sa vie ne lui ont rien apporté si ce ne sont qu’illusions. Elle se maria la veille de Noël 1940 à la mairie de Marseille avec Robert Dalban, père de son fils, Jean-François, à la suite "d’un pari stupide". Elle n’aura pas suffisamment de mots pour qualifier l’insignifiance de son mari. L’union sera brève, mais le divorce ne sera prononcé qu’en 1946. Elle convola en secondes noces neuf mois plus tard à Chennevières-sur-Marne avec Guillaume Amestoy, qui fut tellement peu présent, commerçant tantôt en France tantôt aux États-Unis, qu’elle n’en parla jamais, pas plus que de son divorce (1950). Deux mariages, deux échecs, il n’y aura pas de troisième tentative. Durant trois ans, elle partagea la vie de Jean-Louis Jaubert, le leader des Compagnons de la Chanson, de qui elle aura une fille, Sophie-Julia, née en mars 1955.

On lui sait aussi une longue liaison avec José-Luis de Villalonga, laquelle ira à la dérive comme les précédentes. De ces manques affectifs à répétition, elle prendra son parti et, résignée, construira sa vie seule sans souffrance particulière, si ce n’est la disparition tragique de Sophie-Julia, victime à trente-huit ans du sida.

Elle était une femme volcanique, frondeuse et insoumise. Elle-même s’avouait volontiers colérique et excessive — « comme un bouchon de Champagne ».
Madeleine Robinson aura surtout été l’interprète de personnages autoritaires et méchants , et qui ne s’en laissaient pas conter par les hommes. Et pourtant elle pouvait aussi être drôle, tendre et émouvante , malgré cette franchise de ton dont elle ne se départira pas.

Après “l’affaire Virginia Woolf”, Madeleine quitta définitivement la capitale pour Ferney-Voltaire dans l’Ain, à quelques kilomètres de la Suisse. Elle y séjourna dix années puis, épuisée par les tracasseries administratives ou législatives françaises, elle se décida à franchir la frontière pour emménager au bord des eaux davantage tranquilles du lac Léman. Durant quatre ans, elle donnera des cours à l’école romande d’art dramatique tantôt à Genève tantôt à Lausanne.

Après 27 années de quiétude et de douceur passées à Montreux, puis à Lausanne, ayant opté pour la nationalité suisse, Madeleine Robinson nous quitta le dimanche 1er août 2004. Selon ses dernières volontés, elle fut incinérée le 6 août et ses cendres furent dispersées là où elle l’avait souhaitée.

FILMOGRAPHIE

Tant sur grand écran que sur le petit, Madeleine Robinson a participé à une centaine de films. Il n’est pas question ici de tous les évoquer mais nous avons retenu les plus notables.

Avant guerre

- 1938 : « Grisou » de Maurice de Canonge - Hagnauer (Pierre Brasseur) et Demuysère sont deux mineurs amis et compagnons de travail. A la suite d’un accident, Hagnauer est soigné par La Loute (Madeleine Robinson) , l’épouse de Demuysère et devient son amant. Mais La Loute a un autre amant, Tony...

Pendant la guerre

La guerre éclate. Madeleine rejoint son frère et sa belle-sœur en zone libre, à Nice.. Elle entre dans la compagnie théâtrale du "Rideau gris" récemment constituée par André Roussin et Louis Ducreux. Elle complète, bien inopinément, la distribution de « Musique légère » (1942), une comédie que vient d’écrire ce dernier. Quant à Roussin, non insensible à son charme, il lui écrit une pièce sur mesure au titre révélateur : « Une grande fille toute simple » (1942). La pièce est créée au Casino des Fleurs à Cannes par la compagnie Claude Dauphin. Claude Dauphin, avec lequel elle scelle jusqu’à la fin de ses jours un pacte d’immuable amitié.

Durant ces années difficiles, elle ne néglige nullement le cinéma. Citons ce grand film noir de l’exigeant Jean Grémillon, « Lumière d’été » (1942), tourné en Haute-Provence. Entre un aristocrate vénal et un peintre penché vers la dive bouteille, elle incarne une jeune femme romantique dont un jeune ingénieur public (Georges Marchal), dirigeant la construction d’un barrage, s’éprend.

En 1943, « Douce » (1943), satire sociale du duo Bost-Aurenche, permet à Claude Autant-Lara de nous dévoiler l’aura sensuelle de Madeleine en gouvernante diablement calculatrice et habile… Douce est prête à vivre pauvre, loin de la France et des siens, mais pas à être la remplaçante de sa gouvernante. Elle s’apprête à retourner dans sa famille quand elle meurt tragiquement.

Après la guerre

La guerre terminée, Madeleine regagne Paris. Elle apparaît successivement dans : « Les chouans » (1947) de Henri Calef , impétueuse, pleine de fougue et d’autorité, elle se met au service d’une chouannerie agonisante. En 1799, sous le Consulat, des paysans bretons s’arment pour le retour du roi et contre la troupe républicaine du commandant Hulot (Pierre Dux) . Une aristocrate, Marie-Nathalie de Verneuil (Madeleine Lebeau) , est envoyée par Joseph Fouché pour séduire et capturer leur chef, le marquis de Montauran (Jean Marais) :, dit « le Gars ». Elle doit être aidée par un policier habile, ambitieux et peu scrupuleux, Corentin (Marcel Herrand) . Mais Marie tombe amoureuse du marquis. Tous deux considérés comme des traîtres par l’un et l’autre camp seront tués.

En 1947, elle tient le rôle d’une bonne de campagne meurtrière par vengeance dans « La grande Maguet » (1947) de Roger Richebé . L’orpheline Catherine Maguet (Madeleine Robinson) , surnommée « La grande Maguet », a été recueillie par une jeune et bonne châtelaine, Suzanne de Norvaisis (Michèle Philippe ). Edmond (Jean Davy), l’époux de cette dernière, lors d’un voyage à l’étranger, tombe éperdument amoureux d’une autre et ira, pour conquérir celle-ci, jusqu’à empoisonner sa femme. Emprisonné puis libéré, le châtelain épousera finalement celle pour qui il est devenu criminel. Mais la grande Maguet vengera sa bien-aimée bienfaitrice assassinée

En 1948, Madeleine Robinson tourne « Une si jolie petite plage », un film noir, extrêmement pessimiste d’Yves Allégret, dans lequel elle interprète une ex-pupille de l’Assistance publique, utilisée comme servante dans un hôtel d’une plage du Nord. L’histoire relate la rencontre de deux paumés, l’autre étant Gérard Philipe, au plus profond du désespoir.

Dans « Entre onze heures et minuit » (1948) elle est une modiste meurtrière toutefois sauvée par l’inspecteur qui l’inculpe. A Paris, le commissaire Carrel (Louis Jouvet) est appelé dans la même journée sur deux affaires de meurtre : un avocat radié du barreau a été assassiné chez lui et un trafiquant habitué des non-lieux, a été tué de trois balles dans le tunnel de la porte des Ternes.
Le premier meurtre a été commis en fin d’après-midi et le second entre onze heures et minuit. Cette dernière victime, un nommé Vidauban ressemble tellement au policier, que ce dernier décide de mener l’enquête en prenant tout simplement sa place. À la fois circonspect et habile pour donner le change, il rencontre successivement les truands, les collaborateurs, les employés et les différentes maîtresses de la victime. Une seule de ces personnes devine la substitution. L’enquête se complique quand les témoignages du second assassinat convergent. Le policier comprend alors que les deux meurtres sont liés. C’est que plusieurs bandes de malfrats, concurrentes, sont à la recherche de la même valise de Vidauban contenant 20 millions en dollars.

Dans « Dieu a besoin des hommes » (1950) de Jean Delannoy, elle devient une pécheresse de la petite île de Sein aux côtés d’un Pierre Fresnay bouleversant d’humanité.En 1850, sur l’île de Sein, les habitants, poussés par la misère et la faim, se transforment en pilleurs d’épaves. Effrayé par ces pratiques, le curé de l’île regagne le continent. Thomas Gourvennec (Pierre Fresnay) , pêcheur et sacristain, prend alors sa place... Dans ce film Madeleine Robinson joue le rôle de sa femme, Jeanne Gourvennec.

Avec « Le garçon sauvage » (1951), tiré d’un roman d’Édouard Peisson et brillamment dialogué par Henri Jeanson, sa présence magnétique pour la prostituée partagée entre son jeune fils et son protecteur lui vaut la "Victoire de la meilleure actrice de l’année". Marie (Madeleine Robinso)n, une prostituée de Marseille, rend visite, très émue, à son fils Simon (Pierre-Michel Beck) qu’elle n’a pas vu depuis longtemps et dont elle a confié la garde à Gilles (Edmond Beauchamp) , un berger de la campagne provençale. Simon, âgé à présent d’une douzaine d’années, idéalise sa mère dont il ignore la profession. Marie, jugeant qu’elle est à présent suffisamment bien installée pour prendre son enfant en charge, le ramène avec elle. Mais après l’euphorie des premiers jours, Simon ne tarde pas à découvrir les activités de sa mère et à déchanter d’autant plus qu’elle s’est amourachée de Paul (Franck Villard) , un individu douteux et pleutre que Simon se met à détester, ce qui crée des dissensions entre la mère aveuglée par l’amour et le fils, clairvoyant. Afin d’échapper au milieu délétère familial, Simon, attiré par la mer, se met à fréquenter le port et sympathise avec François (Henri Vilbert) , un capitaine de marine marchande… Celui-ci, discernant le malaise et l’isolement du gamin, l’embauche comme mousse pendant que Marie va être entraînée au cœur d’un drame à cause de Paul fourvoyé dans une sordide affaire de faux billets. Madeleine Robinson avouera dans son livre : « Moi, qui ne tournais bien souvent que des films médiocres, et qui lisais ou entendais sans cesse : « Mais quand donc un metteur en scène de qualité lui proposera-t-il un vrai beau film avec un vrai beau rôle ? » j’obtins enfin les deux en tournant « Le Garçon sauvage, » mis en scène par Jean Delannoy. J’ai, dans ce film, accumulé les prix et les honneurs… et je n’ai plus fait de cinéma, en tout cas, beaucoup moins. »

Elle souhaite se retirer du milieu avec « Minuit, quai de Bercy » (1953) de Christian Stengel , en incarnant une ex-prostituée qui finit par se suicider.

Néanmoins elle tournera, « Leur dernière nuit » (1952) de Georges Lacombe. Nuit qu’elle partage en quête d’amour avec un chef de gang recherché par la police.
Honnête bibliothécaire municipal ou audacieux chef de gang, Pierre Ruffin (Jean Gabin ), alias M. Fernand est les deux à la fois. Un jeune professeur, Madeleine Marsan (Madeleine Robinson ), s’attachera à lui. Elle l’aidera lorsque Pierre, dénoncé par un de ses complices, sera poursuivi par la police. Après avoir exécuté le délateur, il vivra une dernière nuit d’amour avec Madeleine avant d’être abattu au moment où il voulait faire table rase du passé.

Puis plus tard « Les possédées » (1955) de Charles Brabant, un drame sensé se passer durant un été torride sur une île désertique d’Italie. Agata (Madeleine Robinson) , sa fille Silvia (Dany Carrel ) et la belle-sœur Pia (Magali Noël) exploitent une ferme perdue dans un coin de montagne. L’embauche d’Angelo (Raf Vallone), séduisant quadragénaire, va provoquer affrontements et rivalités amoureuses entre les trois femmes…

En 1959, Claude Chabrol l’accueille dans la Nouvelle Vague avec « À double tour », épouse trompée de Jacques Dacqmine et mère d’un fils au chromosome pas tout à fait clair (André Jocelyn). Sa brillante interprétation lui vaut la coupe Volpi de la meilleure actrice à la Mostra de Venise.
La famille Marcoux, installée dans une grande et belle villa aux environs d’Aix-en-Provence, est attachée à la bienséance et aux valeurs bourgeoises. Les choses deviennent moins simples quand Henri Marcoux (Jacques Dacmine) prend pour maîtresse Leda Mortoni (Antonella Lualdi) , arrivée récemment dans la maison voisine, et qu’un ami de celle-ci, Laszlo Kovacs (Jean Paul Belmondo) , devient le petit ami de la fille Marcoux. Laszlo multiplie les provocations et incite Henri à quitter sa femme Thérèse Marcoux (Madeleine Robinson) , qui ne l’entend pas de cette oreille.

Dans « Piège pour Cendrillon » (1965) en gouvernante de la jeune amnésique pour laquelle elle a un regard maternel et bienveillant. À la suite d’un incendie dont elle a été victime, une jeune fille, Michèle (Dany Carrel ) , est soignée dans une clinique. Grâce à la chirurgie esthétique, on a pu réparer les maux physiques dont elle souffrait, mais il lui reste une profonde trace de cet accident : elle est devenue totalement amnésique. Petit à petit, elle réapprend les mots, les idées, la vie. Nièce d’une riche Italienne fabricante de chaussures, La Raffermi, elle a été en grande partie élevée par une gouvernante, Jeanne Murneau (Madeleine Robinson). Celle-ci va s’efforcer de lui faire retrouver la mémoire en lui évoquant des scènes qu’elle a pu vivre autrefois.

« Le voyage du père » (1966) en patronne d’une maison de rendez-vous lyonnaise qui peut se montrer douce et compréhensive auprès d’un père (Fernandel) à la recherche de sa fille.

« Le cœur fou » (1969) pour lequel Albicocco retrouve ses décors solognots et fait d’elle une femme folle d’un journaliste (Michel Auclair) cédant aux névroses d’une jeune pyromane.

Les années 70-80

Elle fait une courte apparition dans « Une histoire simple » (1978). Dans ce film elle est en mère conseillère de Romy Schneider . Mais dans c’est dans « J’ai épousé une ombre » (1983) en belle-mère conquise par le charme trouble d’une émouvante Nathalie Baye,qu’elle donne toute la mesure de son immense talent.

Enfin en 1988, sous la direction de Bruno Nuytten, elle interprète la mère d’Isabelle Adjani fiévreusement investie par le personnage tragique de « Camille Claudel ».

Les années 80-90

En 1993, Madeleine apparaît une dernière fois au cinéma dans « L’ours en peluche » aux côtés de Alain Delon. avec une réalisation de Jacques Deray. Elle y joue la mère du professeur Jean Rivière (Alain Delon) qui reçoit des appels téléphoniques l’accusant de meurtre. Un ours en peluche lui arrive par courrier.

THEATRE

Même si Madeleine Robinson a été une très grand vedette du cinéma, c’est au théâtre qu’elle a remporté ces plus grands succès.Reconnu par ces pairs elle reçut le Prix du Syndicat de la critique en 1965 pour son rôle dans « Qui a peur de Virginia Woolf ? » et un Molière d’honneur en 2001. Ce Molière d’Honneur, couronnant sa carrière sur le splanches, lui sera remis par Nathalie Baye.

Et le théâtre ? De ce registre qui n’est pas le nôtre, nous ne pouvons pas tout citer, alors limitons-nous à « La soif » de Henry Bernstein qu’elle crée en février 1949 avec un Jean Gabin en attente de son grand retour au cinéma français

« Tchin-tchin » de François Billetdoux  ; « Colombe » de Jean Anouilh ; « Un tramway nommé désir » de Tennessee Williams  ; « Noix de coco » de Marcel Achard, . Et en exergue, « Adorable Julia » de Marc-Gilbert Sauvajon, son grand succès qu’elle joua 1480 fois ("Cinq ans de ma vie !" se plaisait-elle à répéter).

Et puis il y eut l’affaire « Qui a peur de Virginia Woolf ? ».(1964), cette pièce difficile, incisive et violente d’Edward Albee, créée au Théâtre de la Renaissance. À son grand regret, Claude Dauphin, pourtant à l’origine du projet, est écarté par Franco Zefirelli, le metteur en scène. Michel Vitold obtient le rôle, mais déclare rapidement forfait en cours de répétitions et le cède à Raymond Gérôme. Si la pièce connaît un très grand succès, largement mérité, elle est toutefois douloureusement conçue dans un climat conflictuel permanent ponctué de monstrueuses joutes verbales. Un profond désaccord sur l’éthique du comédien surgit entre Madeleine et Gérôme. Les journaux de l’époque s’en font les gorges chaudes, mais le "scandale" permettra à la pièce de tenir l’affiche de nombreux mois. Si Véra Korène, la directrice, peut se féliciter du succès financier, Madeleine en sort moralement et physiquement exténuée et meurtrie. Près d’un an s’écoule lorsque Gérôme l’attaque en justice, lui reprochant d’avoir tout fait pour ruiner la carrière de la pièce. Démarche particulièrement inutile puisque le plaignant fut débouté et que Madeleine reçu le Prix du Syndicat de la critique de la meilleure comédienne !

TELEVISION

Jetons un rapide clin d’œil à travers la petite lucarne où, dès 1962, on la voit sur l’unique chaîne de télévision pour « Chéri » de François Chatel, reprenant le personnage de Léa face à Jean-Claude Brialy dans le rôle éponyme. En Marie de Médicis, elle le retrouve vingt ans plus tard, mais cette fois comme réalisateur pour « Cinq-Mars » (1981). Citons encore « L’affaire Seznec » (1981) pour laquelle Yves Boisset lui confie le rôle de la mère du condamné au bagne à perpétuité (Christophe Malavoy) face au président de la cour d’assises qui n’est autre que… Raymond Gérôme : ils avaient cru tous les deux que leurs scènes ne seraient pas ensemble !

Madeleine avait la tête bien rivée sur les épaules, d’une complète intégrité et d’humilité. Elle se plaisait à répéter : "J’ai fait du cinéma, j’étais comédienne… tout simplement, je n’ai jamais été une star. Pour moi, la star, c’est la dame que l’on embrasse à la fin ; et moi, je n’ai jamais eu de jeune premier qui m’embrasse à la fin !".

REFERENCES =
- Wikipédia
- Yvan FOUCART pour "Les Gens du Cinéma"

Post Scriptum

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