CIMEMA ETHIOPIEN
HISTOIRE DU CINEMA ETHIOPIEN
En Éthiopie, premier pays d’Afrique à avoir ouvert une salle de projection, la culture du septième art reste vivace. C’était en 1896. L’empereur Ménélik II venait d’importer le premier projecteur pour regarder un film sur les miracles de Jésus… Un an plus tard, la première salle de cinéma voyait le jour. L’édifice en pierre, toujours debout et en cours de rénovation par des entrepreneurs privés, a gardé son surnom de l’époque, « la maison du diable ». Il ressemble pourtant à une église, la croix en moins. « En Éthiopie, on a projeté des films avant d’en faire », résume Yared Shumete, 28 ans, à la tête d’Alatinos.
Yared Shumete
Créée il y a quatre ans, cette association regroupe quelque 600 membres (dont la moitié de femmes) : cinéastes, comédiens, techniciens qui ont tous la trentaine… ou beaucoup moins. Un pendant moderne à l’Association des réalisateurs éthiopiens, tenante de la tradition et du 35 mm.
Et une nouvelle génération de réalisateurs vient bousculer les traditions avec des bouts de ficelle. Dans la capitale éthiopienne, la culture du cinéma est très vivace, avec une quinzaine de salles en activité. Une « originalité » dans la sous-région, comme le note Antoine Yvernault, attaché audiovisuel régional à l’ambassade de France au Kenya. Il est courant de voir les queues s’allonger sur les trottoirs, autant pour les blockbusters américains et les films de Bollywood que pour la production nationale, qui remporte un vif succès (certains films éthiopiens peuvent rester deux à trois ans à l’affiche). « Les Éthiopiens se racontent leurs histoires, dans leur langue. Ils aiment se voir à l’écran. Il y a une volonté de se regarder, de s’écouter », analyse Maji-da Abdi, elle-même productrice, documentariste, membre du bureau de la Fédération panafricaine des cinéastes (Fepaci) et épouse du réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako.
Maji-da Abdi
« Pendant longtemps, le cinéma éthiopien a été dirigé par des gens qui avaient fait leurs études à Cuba ou en Russie. Il y a eu un vrai combat à mener pour imposer l’utilisation de la vidéo comme support », rappelle Yared Shumete. Lui qui a travaillé sur quatre longs-métrages éthiopiens et a fait partie de l’équipe de postproduction de « Teza », de Haïlé Gerima, est le pur représentant de cette nouvelle génération décomplexée, qui utilise la vidéo et dont l’économie se résume souvent au système D. « Pour mes courts-métrages, je ne parle pas de “petit budget” mais de “no budget” ?! J’en ai fait certains pour 400 birrs [22 euros]. Tous les amis mettent la main à la pâte… » Ce qui ne l’a pas empêché de remporter, en juin, le Democracy Video Challenge (organisé par les États-Unis sur tous les continents) pour la zone Afrique avec son film Democracy Is a Fair Play, repéré parmi 900 réalisations…
Il y a quelques salles dans les grandes villes et des projections organisées dans les agglomérations plus petites. Il n’est pas rare de voir de longues files de jeunes gens se former dans les rues d’Addis-Abeba, avant la séance de cinéma.
La production de cinéma est aussi en nette progression et les exemples de réalisations éthiopiennes se multiplient aujourd’hui, comme celles de Yared Zeleke, Zeresenay Mehari, ou Haïlé Gerima, qui vit aux États-Unis et fait figure de référence à l’international
LES REALISATEURS
YARED ZELEKE
Né à Addis-Abeba, où il a été élevé par sa grand-mère, Yared Zeleke a quitté l’Éthiopie pour les États-Unis en 1987, pour retrouver son père qui avait fui la dictature communiste. Il n’était pas au départ destiné à une carrière dans le 7e art. Il a d’abord étudié l’agroéconomie "parce qu’il voulait travailler avec les fermiers éthiopiens", avant de se réaliser que "son truc, c’était vraiment de raconter des histoires". Formé au cinéma à la New York University, il a notamment eu comme professeur le réalisateur Todd Solondz (Happiness), qui l’a "encouragé à faire son film", raconte-t-il. En écrivant l’histoire de « Lamb » le cinéaste a voulu, d’une certaine façon, parler de sa propre histoire, celle d’un "paradis perdu". "J’ai été envoyé aux États-Unis, le pays de tous les rêves pour un Éthiopien à cette époque, et peut-être encore maintenant. Mais pour moi, c’était comme un cauchemar, parce que je ne voulais pas quitter ma famille et mon pays", explique le jeune réalisateur, auquel "cela fait du bien d’être de retour".
Pour gagner sa vie, il a travaillé pour des ONG en Norvège, en Namibie et aux États-Unis, mais a aussi réalisé des films comme « Housewarming », qui raconte l’histoire d’une immigrée à New York,
ou « Tigist », un documentaire sur une jeune Éthiopienne qui rêve de devenir pilote de ligne en Californie.
Revenu au pays, il a créé avec l’Anglo-Ghanéenne Ama Apadu sa propre boîte de production, Slum Kid Films. Pour financer le budget de 1,2 million d’euros et produire« Lamb, » Yared Zeleke a à la fois collaboré avec Wassakara Productions du réalisateur franco-ivoirien Philippe Lacôte, mais aussi fait appel à plusieurs institutions en Europe.
À travers notamment la société de production qu’il a cofondée, Yared Zeleke veut aussi "aider le secteur du cinéma" en Éthiopie. Car, explique-t-il, dans son pays, "il n’y a pas encore d’institutions ou de financements pour soutenir la croissance du cinéma. Il y a encore beaucoup à faire". "J’ai beaucoup de rêves", ajoute-t-il. "J’aimerais ouvrir des vidéoclubs pour que les gens aient accès à des films du monde entier, j’aimerais enseigner le cinéma à l’université, ou monter des ateliers pour les acteurs et les professionnels du cinéma
HIWOT ADMASU GETANEH
Hiwot Admasu GETANEH est une réalisatrice et scénariste. Elle est connue pour ses courts métrages « New Eyes » (2015) et « A Fool God » (2019). Hiwot s’est inspiré des histoires traditionnelles de sa grand-mère pour écrire ces scénarios
HERMON HAILAY
Après le lycée, Hermon est allé dans une école de théâtre et a reçu une formation à la prise de vue et au montage vidéo à Addis-Abeba. Puis elle a réalisé des programmes courts pour la télévision éthiopienne. Après quoi elle a réalisé des long-métrages.En 2014 elle avait réalisé deux long-métrages, sortis en Ethiopie et elle travaillait à présent sur le troisième. Il s’agissait de raconter l’histoire d’un jeune chauffeur de taxi d’Addis-Abeba qui est rattrapé par le « côté obscur de l’amour », à cause duquel il se fait voler son taxi. Le personnage principal est le fils d’une prostituée. C’est ce qui l’entraîne du côté obscur de l’amour. Il a grandi dans le contexte de la vie des prostituées. Il n’a pas une très haute opinion de l’amour. Et, de plus, il lutte pour sa survie depuis le décès de sa mère. Il conduit un taxi pour gagner sa vie, le genre de petit taxi que l’on trouve dans la ville. Son taxi représente tout pour lui. Pendant son travail, il fait la rencontre d’une splendide prostituée et il en tombe amoureux, et se fait voler son taxi. Ils se retrouvent donc coincés tous les deux à la recherche de son taxi.
ADANEH ADMASSU
Adaneh Admassu vient du documentaire. Elle se concentre sur les problèmes sociaux depuis 2006. Son professeur travaillait à la BBC Yorkshire. Elle s’intéresse beaucoup aux problèmes des femmes en raison de son vécu. Ella a fait des films sur la mutilation, le mariage précoce, les questions de santé, le VIH et d’autres choses encore. Elle s’intéresse plus au documentaire et à la docu-fiction.
DANIEL NEGATU
Daniel Negatu a débuté le cinéma au début des années 2010. A la base ilétait co-fondateur et manager d’un projet appelé Sudden Flowers. Ce projet avait pour but d’aider des orphelins du HIV âgés de 8 à 18 ans. Les enfants ont étés traumatisés par la mort de leur parents à cause du virus du HIV. Donc l’idée de Sudden Flowers est d’employer la photographie et la vidéo dans une thérapie psychosociale afin de les aider et de les pousser à partager leur histoire via ces deux médias. Il en avait tiré trois documentaires. L’un à pour titre « Fighting with Father », qui a reçu un prix par l’université de Harvard, le Bridge Builder’s fellowship.
Ensuite, il reçut une récompense lors d’un festival pour un autre court-métrage :« I Witness ». Certains de ses films ont aussi étés projetés au festival international du film de Rotterdam, au festival du film 3 Continents ou encore à Paradiso, en France. En 2014, il était à Cannes pour présenter un long-métrage dramatique : « Autofocus ». C’est une histoire qui se déroule sur 24 heures et qui raconte l’histoire de Sinichaw, un Ethiopien de près de 30 ans qui doit revenir en Ethiopie après avoir vécu à l’étranger pendant plus de 20 ans. Il sort de l’aéroport d’Addis-Abeba avec seulement son sac à dos et 500 dollars en poche et doit s’en sortir dans une ville avec laquelle il n’a eu aucun contact depuis plus de 20 ans. Son but etait d’explorer ce qu’implique le statut de ville en plein développement dans lequel se trouve Addis-Abeba en ce moment, mais c’était aussi une histoire qui parle de la confrontation avec son passé, puis de l’acceptation de ce dernier. Il était aussi question de l’identité et du besoin de s’intégrer socialement.
LES ACTEURS ET ACTRICES
LIYA KEBEDE
Liya Kebede est un mannequin et une actrice éthiopienne née le 3 janvier 1978 à Addis-Abeba. Elle est la première femme noire à apparaître en tant qu’égérie d’Estée Lauder, et à défiler pour la marque Chloé. Elle a également créé la Liya’s Kebede’s foundation qui souhaite venir en aide aux femmes du tiers-monde. En 2006, Liya est nommée « ambassadrice de bonne volonté » par l’organisation mondiale de le santé (OMS) pour la santé maternelle, néonatale et infantile.
Filmographie
2005 :« Lord of War » d’Andrew Niccol : Faith
2006 :« Raisons d’État » (The Good Shepherd) de Robert De Niro : Miriam
2009 :« Fleur du désert » de Sherry Hormann : Waris Dirie5
2011 : « Or noir » de Jean-Jacques Annaud : Aicha
2012 : « Sur la piste du Marsupilami » d’Alain Chabat : Reine Paya
2012 : « Le Capital » de Costa-Gavras : Nassim
2013 : « The Best Offer » (La migliore offerta) de Giuseppe Tornatore : Sarah
2014 : « Samba » d’Eric Toledano et Olivier Nakache : Gracieuse
2014 : « 419 » d’Eric Bartonio : Grace
2018 : « Nicky Larson et le Parfum de Cupidon » de Philippe Lacheau : Mme Lettelier
KIDIST SIYUM BEZA
Actrice
Filmographie
2015 : « Lamb » de Yared Zeleke avec Rediat Amare, Welela Assefa
2018 : « Fortuna » de Germinal Roaux avec Bruno Ganz, Assefa Zerihun Gudeta
MERON GETNET
Meron Getnet est une actrice éthiopienne vedette de cinéma et de télévision en Éthiopie , elle est surtout connue pour son rôle de Meaza Ashenafi dans le film « Difret ». À partir de 2013, Getnet a joué dans la série télévisée dramatique éthiopienne Dana dans laquelle elle a joué le rôle du journaliste Helina.
TIZITA HAGERE
Actrice remarquée dans « Difret »
REDIAT AMARE
Rediat Amare est un acteur de « Lamb » (2015).
LES INSTITUTONS
Jusqu’à 2015, Addis-Abeba dispose d’une quinzaine de salles de cinéma et il y a chaque année trois millions de spectateurs en Éthiopie, mais le pays ne dispose d’aucun fonds pour soutenir le cinéma. En 2014, c’était la troisième édition de ce programme et la première fois qu’une femme viennait au festival de Cannes. Cette année nous avons quatre femmes, c’est une bonne chose.
dO.B. : Auparavant il n’y avait que des hommes ?
Organisation : Oui, il y avait six hommes. Ça a été une année vraiment passionnante pour nous. Nous avons eu énormément de candidates cette année. En fait, plus de candidates que de candidats. Ca n’était jamais arrivé avant. Et concernant le festival en lui-même, les réalisateurs ont eu de très bons retours sur leurs projets. Hermon Hallay a réalisé trois films, elle travaille sur un court-métrage et prépare en même temps un autre long, pour faire la transition entre documentaire et fiction. Il y a une grande variété de réalisateurs ici. Donc ils peuvent profiter de cette occasion pour comprendre le fonctionnement de la distribution et du financement. Je pense que cela leur a ouvert les yeux sur beaucoup de choses.
Néanmoins en 2012, un programme était mis en place par deux associations : l’EFI (Ethiopian Film Initiative) et l’IEFTA (International Emerging Film Talent Association) pour donner l’opportunité à des réalisateurs éthiopiens de venir au festival de Cannes pour rencontrer des réalisateurs, des producteurs et pour trouver des distributeurs. Cette initiative avait été mise en place dans le but de permettre aux films éthiopiens d’accéder au marché international, mais aussi pour attirer l’attention sur les réalisateurs éthiopiens. En 2014, quatre femmes ont participé.
Outre cette initiative d’autres initiatives ont été mises en place comme cette réunion hebdomadaire qui permet à des jeunes réalisateurs de se rencontrer mais aussi quelques écoles. On peut aussi mentionner l’Ethiopian Film Association, une association de producteurs. Mais, il reste encore beaucoup de travail à accomplir : il faut des contacts chez les réalisateurs internationaux, dans les festivals. Nous sommes présents à l’échelle de notre pays, mais nous avons besoin d’une exposition à l’international.
Il existe une école de cinéma appelée Blue Nile, dirigée par Abraham Haïlé Biru. On n’y étudie pas vraiment, c’est plus de l’expérimentation. On produit des court-métrages, en commençant par des films de 30 secondes, puis jusqu’à 8 minutes. C’est plus une formation pratique. L’école fait venir des réalisateurs de l’étranger et ils font des interventions. La formation ne dure qu’un an, et nous devons tout apprendre durant ce court laps de temps, donc c’est surtout de la pratique. C’est une très bonne école. Il y a des formations pour devenir réalisateur, scénariste, directeur de la photographie et aussi monteur. En comptant tous les départements, l’école accueille un maximum de 30 personnes par an.
Festival du film Colour of the Nile - Devant le Théâtre national d’Addis-Abeba, des écoliers en uniforme font sagement la queue… Cette scène s’est reproduite tous les matins pendant le festival de courts-métrages Images That Matter, le premier du genre organisé en Afrique de l’Est, à la mi-juin. Plus de 10 ?000 spectateurs en cinq jours, avec des séances de 10 heures à 20 heures. « C’est un record pour une première édition de festival », note la directrice de la manifestation, Maji-da Abdi.
LA NOUVELLE VAGUE ETHIOPIENNE ?
En 2014, cinq jeunes cinéastes éthiopiens venus dans le cadre du programme « Adis to Cannes », faisaient le point sur le jeune cinéma en Ethiopie, au cours d’une rencontre durant la 67ème édition du Festival de Cannes
Au Festival de Cannes 2014, les réalisateurs ont eu de très bons retours sur leurs projets. Hermon avait réalisé trois films, elle travaillait sur un court-métrage et prépare en même temps un autre long, pour faire la transition entre documentaire et fiction. Il y avait une grande variété de réalisateurs. Donc ils pouvaient profiter de cette occasion pour comprendre le fonctionnement de la distribution et du financement.
Pensez-vous que le cinéma éthiopien puisse s’exporter ? Pour vous, c’est plutôt une production locale, ou destinée à l’international ?
A vrai dire, je pense que c’est les deux. Il faut avoir le soutien du public local pour pouvoir s’étendre à l’international.
Les sujets des films sont souvent tournés sur les injustices sociales. C’est un modèle de référence en Ethiopie. Beaucoup de jeunes femmes se rendent en Arabie Saoudite, où elles doivent faire face à la violence, puis rentrent ensuite dans leur pays natal.Mais il faut aussi réalisé des téléfilms qui abordent d’autres problèmes de société, tels que la corruption, le VIH et le SIDA. Tous ont été produits par notre société de production.
O.B. : Hiwot Admasu Getaneh, vous avez une « approche expérimentale ». Qu’est-ce que cela signifie ?
H.A.G. : Je suis une autodidacte. J’expérimente en tournant mes films et j’essaie d’apprendre au cours du processus de réalisation. Le projet de court-métrage que j’ai amené avec moi sera mon prochain projet. Ce court-métrage est une histoire de passage à l’âge adulte et c’est Selam le sujet principal du film. Elle a 13 ans et vit dans une zone rurale. Un matin, elle découvre sa sexualité et doit comprendre cette sensation nouvelle. Personne ne l’aide dans son entourage. Donc elle doit se battre, parce qu’on attend d’elle qu’elle soit une jeune fille sage et réservée. Le film montre ses difficultés à appréhender sa féminité. Le sujet est inspiré de mon vécu : en Ethiopie, vous ne devez montrer aucun signe de sexualité, à 13 ans ou à quelque âge que ce soit. Je voulais célébrer ce qui est pour moi un magnifique changement dans la vie d’une jeune femme. C’est la raison pour laquelle je fais ce film.
D.N. : Nous sommes la Nouvelle vague (rires). Une nouvelle génération de réalisateurs. Il n’y a pas de celluloïd, pas de laboratoire de cinéma en Ethiopie, ni de caméra 35mm, on utilise principalement des caméras numériques pour nos films. Il y a beaucoup de public en Ethiopie : 80 millions d’habitants qui aiment leur langue et les figures symboliques de leur pays. De plus, il y a une diaspora très importante, on peut donc aussi diffuser nos films auprès des Ethiopiens qui vivent à l’étranger. Oui, il y a un marché. Nous avons des cinémas. Et ils préfèrent les films locaux aux productions internationales. C’est une très bonne chose pour nous.
Liste des films éthiopiens
1972 Child of Resistance
1972 Hour Glass Hour Glass
1975 Gouma
1975 Mirt Sost Shi Amit
1978 Wilmington 10—U.S.A. 10,000
1979 Bush Mam de Hailé Gerima _ drame
1982 Ashes and Embers (en) de Hailé Gerima _ drame
1985 After Winter : Sterling Brown
1993 Sankofa de Hailé Gerima_ drame
1994 Imperfect Journey de Hailé Gerima_ documentaire
1995 Ye Wonz Maibel
1997 Blood Is Not Fresh Water de Theo Eshetu _ documentaire
1997 Gir-gir
1999 Adwa de Hailé Gerima _ documentaire
2003 Mogzitwa
2006 Menged
2007 Thirteen Months of Sunshine
2008 Aldewolem
2008 Teza de Hailé Gerima_ drame
2009 Selanchi_ comédie romantique
2014 Difret de Zeresenay Berhane Mehari
2015 « Lamb » de Yared Zeleke
Pour la première fois dans l’histoire du Festival de Cannes, un film éthiopien avait été présenté en sélection section Un Certain Regard.
Ephraïm a neuf ans, il a perdu sa mère à cause d’une famine qui a ravagé le pays. Et maintenant, il est obligé de quitter son village bien aimé, parce que son père appauvri doit chercher du travail en ville.
La caméra garde une étonnante distance vis-à-vis des émotions contenues dans ce récit demi-autobiographique du jeune réalisateur éthiopien. Né à Addis-Abeba ou il a grandi dans les bidonvilles, Yared Zeleke raconte dans ce long métrage, dédié à sa grand-mère qui l’avait élevé, un pan de l’histoire terrible qui avait secoué son pays dans les années 1980 avec des guerres civiles et une famine qui, en 1984 et 1985, avait causé presque un million de morts. C’est dans les terres volcaniques du nord-est de l’Éthiopie que se déroule le périple de ce duo inséparable. Le jeune garçon et son mouton Chuni nous font vivre une sorte de récit initiatique. L’histoire prend forme quand le père dépose son fils chez sa tante dans les montagnes vertes de la région Balé, loin de leur terre natale dévastée par la sécheresse. La famille d’accueil considère le mouton comme un cadeau inespéré, voire le sacrifice de la bête lors de la Fête de la croix comme le passage obligé pour qu’Ephraïm devienne un homme… Mais les lois de la tradition et de la religion chrétienne se heurteront aux ruses du petit garçon et à l’émancipation incarnée par la fille adoptive de la famille d’accueil.
Avec Lamb, Yared Zeleke est parvenu à ce que Haile Gerima, jusqu’ici la gloire du cinéma éthiopien et couronné par l’Étalon d’or au Fespaco 2008 avec Teza, n’avait pas réussi : entrer dans l’histoire comme le premier cinéaste éthiopien en sélection officielle du Festival de Cannes.
2015 Price of Love _ Hermon Hailay
2015 Lambadina Messay Getahun _ drame
2015 Omo Child : The River and the Bush de John Rowe drame
2017 Hulluuqqoo de Qaabatoo_ drame