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Le Nanar de septembre 2020 : "Hercule et la Reine de Lydie "

  • Mis à jour : 1er septembre 2020

Suite au visionnage de l’excellent documentaire "Péplum : muscles, glaives et fantasmes" diffusé vendredi 26 mars 2019 qui m’a bien fait rire je vais vous envoyer lors des prochains mois une série de péplum tous plus nanars les uns que les autres.
Cinécandide

« Hercule et la Reine de Lydie » (Ercole e la regina di lidia) est un péplum franco-italien réalisé par Pietro Francisci, sorti en 1959 . Ce film est la suite des « Travaux d’Hercule (Le fatiche di Ercole) » du même réalisateur sorti l’année précédente.

SYNOPSIS
Sur la route de Thèbes, Hercule, Iole et Ulysse s’arrêtent à Colone. Hercule propose son arbitrage au conflit opposant les fils d’Œdipe : les deux frères sont convenus de régner alternativement un an chacun. Mais son terme échu, Etéocle refuse de s’effacer devant Polynice. Hercule convainc Etéocle de respecter l’accord conclu. Mais alors qu’il porte sa réponse à Polynice, le héros est drogué et enlevé par les soldats d’Omphale, la reine de Lydie. Il parvient à lui échapper grâce à son fidèle compagnon Ulysse...

FICHE TECHNIQUE
Titre original : Ercole e la regina di lidia
Titre français : Hercule et la Reine de Lydie
Réalisation : Pietro Francisci, assisté de Pietro Nuccorini et Mario Bava
Scénario : Ennio De Concini et Pietro Francisci, d’après le mythe grec d’Hercule et Omphale, Les Sept contre Thèbes d’Eschyle et Œdipe à Colone de Sophocle
Image : Mario Bava
Musique : Enzo Masetti
La chanson Con te per l’eternita est interprétée par Marisa Del Frate
Dates de sortie : 14 février 1959 en Italie ; 4 septembre 1959 en France

DISTRIBUTION

- Steve Reeves (VF : Jean-Claude Michel) : Hercule
- Sylvia Lopez (VF : Paule Emanuele) : Omphale La reine de Lydie

- Sylva Koscina (VF : Marcelle Lajeunesse) : Iole
- Primo Carnera (VF : Pierre Morin) : Antée
- Sergio Fantoni (VF : Roger Rudel) : Étéocle
- Mimmo Palmara (VF : Serge Lhorca) : Polynice
- Gabriele Antonini : Ulysse
- Daniele Vargas (VF : Jean Violette) : Le roi Amphiaraos
- Carlo D’Angelo (VF : Roger Tréville) : Créon
- Walter Grant (VF : Paul Ville) : Esculape
- Cesare Fantoni (VF : Jacques Berlioz) : Œdipe
- Fulvio Carrara (VF : Jean Lagache) : Castor
- Fulvia Franco (VF : Camille Fournier) : Anticlée
- Elda Tattoli (VF : Jeanine Freson) : Amie de Iole
- Fedele Gentile (VF : Michel Gudin1) : Un lieutenant de Polynice
- Afro Poli (VF : Maurice Dorleac) : Argos
- Alan Steel : Un lieutenant de Polynice

CRITIQUE

Hercule débute son aventure en affrontant Antée (le fils de Gaia et Poséidon), lequel fidèle à son habitude défie les voyageurs approchant son royaume et réclame la compagne d’Hercule pour son usage personnel. Le demi-dieu, pas franchement d’accord, finit par triompher de son adversaire en le précipitant dans l’eau, sur les conseils d’Ulysse. En effet, lié à Gaia, Anté perd toute sa puissance s’il n’est pas en contact avec la Terre.

Cela n’a rien à voir avec l’histoire qui va suivre mais au moins c’est réglé. Hercule poursuit ensuite sa route avec ses compagnons. Sa mission consiste à arbitrer la querelle entre les deux fils d’Œdipe, Etéocle et Polynice, tout deux prétendants à la couronne de Thèbes.

Cependant, au cours de son aventure, Hercule boit par inadvertance une eau magique qui le rend amnésique. La reine de Lydie, Omphale, voyant immédiatement l’avantage qu’elle peut tirer de la perte de mémoire du demi-dieu le persuade qu’il est son époux. Hercule vit donc dans l’opulence mais Ulysse, se faisant passer pour son serviteur muet, tente de raviver ses souvenirs…

Si Hercule et la reine de Lydie débute de belle manière, il faut avouer qu’une fois entré dans le cœur du récit, l’action devient assez répétitive et peu passionnante. Ce long « ventre mou » est principalement occupé par les diverses tentatives d’Ulysse de rendre la mémoire à Hercule tandis qu’Omphale (jouée par la très belle Sylvia Lopez) essaie de le garder en son pouvoir. Toute cette partie ne décolle jamais et ressemble en fait à une longue parenthèse avant que le récit principal, à savoir la lutte des deux frères ennemis, ne reprennent le dessus. Malheureusement, cette parenthèse s’avère bien longuette et réduit Hercule à un personnage secondaire se pavanant auprès de sa belle. Tout cela semble laborieux et Ulysse, soi-disant muet, se voit charger d’animer le récit par de nombreuses parlottes sans guère d’intérêt même si on retrouve, à l’occasion, quelques petites touches d’humour bienvenues. Les décors et costumes, magnifiés par la photographie de Mario Bava, suffisent à peine à maintenir l’intérêt du spectateur qui se consolera davantage avec les nombreuses demoiselles en mini-jupettes (ou, au choix, avec le torse huilé du musclé Steve Reeves). Si le spectacle reste agréable à l’œil et vaguement distrayant, il faut avouer que tout cela manque de tonus et l’ennui domine le pauvre spectateur regardant sa montre en attendant, en vain, que quelque chose se passe !

Heureusement, les vingt dernières minutes se montrent nettement plus intéressantes et mouvementées. Attaque de tigres (pas très convaincants les bébêtes mais l’intention y était !), combat de char, jeunes filles précipitées du haut des remparts, lancement de mobilier à la tête des méchants (une constante du muscle opéra), grosse bataille réglant le sort des protagonistes,…tous les clichés du péplum mythologique répondent présents mais, hélas, un peu tard pour vraiment sauver le film d’un certain ennui.

Au niveau des interprètes, Steve Reeves reprend pour la seconde et dernière fois le rôle d’Hercule. Le culturiste ne se débrouille pas trop mal mais le personnage n’est pas franchement travaillé et son inaction forcée durant une partie du récit cadre mal avec l’idée d’un demi-dieu plein d’entrain. Steve Reeves incarne, en gros, un pur héros que l’on qualifiera pourtant de niais, voire d’idiot, et dont les activités favorites consistent à sommeiller, à ripailler ou à bécoter son épouse (quand ce n’est pas la Reine de Lydie en personne). Néanmoins Hercule peut également se fâcher très fort et tout casser lorsque les méchants dépassent réellement la mesure, lançant évidemment l’un ou l’autre pan de décor à la tête des méchants. Des séquences toujours distrayantes même si elles n’échappent pas vraiment au ridicule.
Sylvia Lopez, alors âgée de 28 ans (elle décéda peu après d’une leucémie), resplendit dans le rôle de la méchante reine tandis que Sylvia Koscina se contente du rôle plus secondaire de l’épouse officielle – et délaissée - d’Hercule. La belle demoiselle chante néanmoins une jolie petite ballade à son amoureux de demi-dieu au début de métrage.
Ce film est la suite de "Les Travaux d’Hercule" (1958), Star culturiste pour impressionner, des nymphes courtes vêtues, des décors en carton pâte, des mythes et légendes comme folklore avec un minimum d’action et de l’héroïsme vertueux. Le vrai soucis est que le film manque cruellement de souffle épique, on est là dans une série B digne d’un travail à la chaîne. En vérité le charme repose sur un kitsh suranné et surtout sur cet érotisme d’un autre temps qui n’est pas désagréable du tout. Sans être déplaisant, ce film se regarde tranquillement même si rien de transcendant ne va venir piquer notre intérêt.