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Le Nanar de mars 2021 _ "Hercule contre les tyrans de Babylone"

  • Mis à jour : 28 février 2021

HERCULE CONTRE LES TYRANS DE BABYLONE

Fiche technique
Titre original : « Ercole contro i tiranni di Babilonia »
Titre français : Hercule contre les tyrans de Babylone
Réalisation : Domenico Paolella
Scénario : Luciano Martino et Domenico Paolella
Photographie : Augusto Tiezzi
Montage : Jolanda Benvenuti
Musique : Angelo Francesco Lavagnino
Production : Fortunato Misiano
Sociétés de production : Romana Film
Société de distribution : Cosmopolis Films, Films Marbeuf
Pays d’origine : Italie
Langue originale : italien
Genre : péplum
Durée : 96 minutes
Dates de sortie :
Italie : 25 décembre 1964
France : 24 novembre 1966
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Synopsis

Assur, l’un des trois tyrans de Babylone demande à Mokso, son général en chef de franchir la frontière afin de capturer de nouveaux esclaves. Celui-ci essaye de protester arguant du fait qu’il y aurait à cet endroit un homme plus puissant que toute une armée, mais devant l’exigence du tyran, il tente d’accomplir sa mission. Mais Hercule parvient à mettre en fuite le détachement militaire. On apprend ensuite qu’Hercule se trouve en Assyrie à la suite du naufrage de son navire, Hespéria, reine de Grèce également naufragée a été capturée par les Babyloniens, mais elle réussit à cacher son identité et vit en esclavage à Babylone. Hercule a donc le projet de la libérer. Babylone est dirigé par une fratrie, le violent et cruel Assur, le machiavélique Salmanassar, et la très belle Thanit. Alors qu’ils cherchent en commun un plan pour vaincre Hercule, le royaume a la visite de Phaleg, roi d’Assyrie qui après avoir comblé de cadeaux somptueux les trois tyrans demande en échange que tous les esclaves présents à Babylone soient libérés. Ne comprenant pas les motivations de Phaleg, Thanit fait boire à celui-ci un sérum de vérité et il explique que son but est de retrouver la reine de Grèce parmi les esclaves, de se marier avec et de devenir roi de Grèce. Ils renvoient donc Phaleg et décident de lui tendre une embuscade sur le chemin du retour. Au moment de l’embuscade Hercule intervient et sauve Phaleg, les deux hommes s’allient afin de trouver la reine de Grèce. Arrivé à Babylone, Hercule est reçu comme un prince, et une tentative d’élimination échoue lamentablement, la nuit à l’aide d’un ancien prisonnier, Hercule localise les prisonnières dans les souterrains du palais tandis que les trois tyrans complotent les uns contre les autres. Thanit explique à Moksor, son amant que les bâtiments de Babylone sont tous reliés par des chaines à une immense poulie que seule la force de 200 esclaves peut activer, cette activation entraînant la chute de la ville. Elle souhaite donc qu’on lui fournisse le nombre d’esclaves nécessaire et projette de s’enfuir avec le trésor du royaume tandis que ses frères seront éliminés. Hercule devance ses projets, c’est lui qui actionne le mécanisme provoquant la destruction de Babylone, Assur tue Salmanassar, mais meurt avant qu’il n’ait pu assassiner Thanit. Cette dernière parvient à s’enfuir. La reine de Grèce étant maintenant identifiée, Béhar, le conseiller de Phaleg a pour mission de tuer Hercule, il échoue, Hercule tue Phaleg. Et Thanit ayant échoué à prendre la reine en otage et voyant ses plans s’effondrer s’empoisonne avec le contenu d’une bague

Distribution
Rock Stevens (VF : Jean Amadou) : Hercule
Helga Liné (VF : Michèle Montel) : Thanit, sœur d’Assur et de Salmanassar
Mario Petri (VF : Michel Gatineau) : Phaleg, roi des Assyriens
Anna-Maria Polani (VF : Jane Val) : Hespérie reine des Hellènes
Livio Lorenzon (VF : Claude Bertrand) : Salmanassar, l’un des trois tyrans
Tullio Altamura (VF : Bernard Musson) : Assur, l’un des trois tyrans
Franco Balducci (VF : Jacques Torrens) : Moksor, le général en chef
Rosy De Leo (VF : Joëlle Janin) : l’esclave Gilda
Andrea Scotti : un jeune berger
Diego Pozzetto (VF : Paul Ville) : Crissipo
Mirko Valentin (VF : Pierre Leproux) : Béhar, le conseiller du roi Phaleg
Diego Michelotti : Glicon
Eugenio Bottai (VF : Claude Joseph) : le ministre d’Assur
Emilio Messina, Pietro Torrisi, Gilberto Galimberti, Amerigo Santarelli, Puccio Ceccarelli : lutteurs

Critiques

Tous les ingrédients du péplum sont là : Le super musclé de service et son jeu nul, l’indispensable traître, quelques méchants tyrans (et machiavéliques en plus), des esclaves au teint frais et aux toges impeccables, un peu de cruauté, une princesse très belle et très méchante (fabuleuse Helga Line et c’est rien de le dire), des souterrains, des passages secrets et du carton-pâte ! Et la surprise c’est que tout cela fonctionne très bien, le ridicule de certaines situations ne parvenant pas à gâcher notre plaisir. Ah, j’oubliais, il y a beaucoup de chevaux !
estonius

HERCULE CONTRE LES TYRANS DE BABYLONE est tourné à l’époque du crépuscule du péplum : celui-ci est progressivement détrôné après 1964 par le western « spaghetti » et Hercule est en train de vivre ses derniers jours. Il faudra que l’amateur attende la fin des années 70 pour voir renaître brièvement en Italie le « péplum pour adultes » (MESSALINE, IMPERATRICE ET PUTAIN de Bruno Corbucci, 1977 ; CALIGULA de Tinto Brass, 1979...). Bien que situé dans le légendaire cité de Babylone, symbole d’une société mercantile, corrompue, décadente, HERCULE CONTRE LES TYRANS DE BABYLONE reste très sage dans son approche descriptive de ce lieu de perdition : pas de scènes scabreuses, aucune orgie, pas même une petite danse érotique dans le palais des tyrans... Le film comble cependant ce manque d’audace par des scènes de foule et de combats d’une certaine ampleur et par l’utilisation de décors, de maquettes et de matte-painting qui rendent crédible son espace diégétique. Comme il est fréquent dans le péplum, la figure du « méchant » est plus intéressante (car plus complexe) que celle du héros univoque ; le Mal est ici représenté sous une forme tricéphale : deux frères et une sœur. Les trois tyrans qui ont un but commun (identifier Hespéria pour ensuite usurper son trône) se livreront une guerre fratricide où tous les crimes et trahisons sont permis. Tanit, l’élément féminin de ce trio machiavélique, est interprétée par Helga Liné (LES AMANTS D’OUTRE-TOMBE de Mario Caiano, 1965) qui apporte au film une once d’érotisme sombre. Quant à Hercule, on peut se demander si le réalisateur n’a pas cherché à le rendre ouvertement ridicule : quasi-muet, inexpressif au tout dernier degré, il parcourt le film armé d’un gros gourdin dont il se sert très efficacement mais qui le fait ressembler à un homme des cavernes ! On sourira donc à le voir s’adonner à son « coup » favori qui consiste à lancer son arme préhistorique reliée à une corde sur des adversaires qui s’effondrent alors comme de vulgaires quilles. A l’opposé de ces séquences comiques, on notera une scène très réussie dans laquelle Hespéria et plusieurs dizaines de ses suivantes sont attachées à des poteaux de bois et condamnées à souffrir de la faim et de la soif tant que l’une d’entre elles n’aura pas révélé l’identité de la reine. Habilement filmée (la caméra en travelling arrière révèle progressivement l’ampleur de ce « jardin des supplices »), soulignée par la musique lyrique d’Angelo Lavagnino, cette courte séquence atteint une dimension tragique que l’on ne retrouve pas suffisamment dans le reste du métrage. Le film se suit cependant sans déplaisir jusqu’à son final qui voit la destruction par un seul homme (devinez qui ?) de la cité mésopotamienne dont les ruines enseveliront le péplum italien classique à tout jamais...
Alexandre Lecouffe