Nanar du mois de septembre 2021 _ David et Bethsabée

  • Mis à jour : 24 août 2021

David et Bethsabée (David and Bathsheba) est un péplum américain en Technicolor réalisé par Henry King, sorti en 1951.

DAVID ET BETHSABEE

FICHE TECHNIQUE

- Titre français : « David et Bethsabée »
- Titre original : « David and Bathsheba »
- Réalisation : Henry King, assisté de Robert D. Webb (non crédité)
- Production : Darryl F. Zanuck
- Société de production : 20th Century Fox
- Scénario : Philip Dunne
- Photographie : Leon Shamroy
- Musique : Alfred Newman
- Montage : Barbara McLean
- Chorégraphe : Jack Cole
Pays : États-Unis
Langue : anglais
Genre : péplum biblique
Durée : 116 minutes
Dates de sortie :

  • États-Unis : 10 août 1951
  • France : 21 mai 1952

SYNOPSIS

Un jeune berger de quinze ans tue le géant Goliath à coup de fronde. Plus tard, fort de sa célébrité, il devient le roi David et règne sur le peuple juif. Aujourd’hui, ses troupes assiègent la ville ammonite de Rabbath-Ammon. Marié à Mikhal, David s’éprend d’une femme d’une grande beauté aperçue prenant son bain, Bethsabée. Épouse délaissée d’un officier du roi, Urie le Hittite, Bethsabée devient la maîtresse de David.

Lorsque celle-ci lui apprend qu’elle est enceinte et, son mari étant loin sur le champ de bataille, risque selon la loi d’être lapidée pour adultère, le roi décide pour la sauver d’envoyer Urie en première ligne au plus fort de la bataille. Urie meurt au combat et le roi épouse Bethsabée, après avoir répudié sa femme. Nathan le prophète lui prédit alors la colère de Dieu et tout comme le peuple exigea la mort de Bethsabée. La sécheresse et la famine se sont abattus sur le pays, et Bethsabée perd son enfant peu après sa naissance. David reconnaissant ses péchés va prier devant l’Arche d’alliance, le coffre saint contenant les Tables de la Loi, et se repent. La pluie survient, David sait que le ciel a pardonné.

DISTRIBUTION

Gregory Peck (VF : Jean Davy) : le roi David
Susan Hayward (VF : Claire Guibert) : Bethsabée
Raymond Massey (V.F : Maurice Pierrat) : le prophète Nathan
Kieron Moore (V.F : Jacques Beauchey) : Urie le Hittite
James Robertson Justice (V.F : Pierre Morin) : Abishai
Jayne Meadows : Mikhal
John Sutton : Ira
Dennis Hoey (V.F : Jacques Berlioz) : Joab
Francis X. Bushman (V.F : Jean Toulout) : le roi Saül
Paul Newlan (en) (V.F : Jacques Berlioz) : Samuel
Holmes Herbert (V.F : Richard Francoeur) : Jessé, père de David
Walter Talun : Goliath
Gwen Verdon : une danseuse
Lumsden Hare : un vieux berger
George Zucco (V.F : Raymond Rognoni) : l’ambassadeur égyptien
Sean McClory (non crédité) : aide du roi David

AUTOUR DU FILM

Le succès de Samson et Dalila de Cecil B. DeMille pour la Paramount Pictures avait relancé le goût des superproductions bibliques à Hollywood. La mise en chantier du « Quo Vadis » de Mervyn LeRoy pour la Metro-Goldwyn-Mayer décida Darryl F. Zanuck, patron de la 20th Century Fox, à produire lui-même le prochain grand spectacle du genre.

Il demanda au scénariste Philip Dunne d’écrire un scénario sur le roi David. Dunne développa toutes les périodes de la vie du roi, sa jeunesse avec le combat contre Goliath, son règne avec la rencontre de Bethsabée et sa vieillesse avec la trahison de son fils Absalom. Mais Zanuck ne fut pas convaincu et lui demanda de travailler sur un autre projet . Le scénariste le relança en lui proposant uniquement un titre, « David et Bethsabée », et le producteur emballé lui proposa de réécrire un scénario sur ce thème. Jugé parfois très littéraire, une grande partie du film est dialoguée en vers blancs, ce qui a peut-être donné au film un effet figé.

Malgré de mauvaises critiques, le film fut un succès commercial, remportant plus de trois fois son coût de production de 2 170 000 dollars. Réalisé en pleine période d’hystérie anti-communiste sous l’influence du maccarthysme, cette œuvre est aussi une habile dénonciation de la guerre en tant qu’outil des tyrannies, secrètement alliées entre elles, pour affaiblir leurs peuples et ainsi les empêcher de se soulever contre leurs réels oppresseurs.Tournage en extérieurs près de Nogales en Arizona.

CRITIQUE

Gregory Peck est un assez étonnant roi David, sceptique dans sa force et décidé dans le remords. Quant à Susan Hayward, sa beauté n’est point que physique, il y a en elle quelque chose de Vénus à sa proie attachée.

Ciné Monde de Jalyne Llorens
Mon avis : Péplum intimiste et plein de tendresse. Gregory Peck et Susan Hayward sont très convaincants mais la prestation de Raymond Massey (le prophète Nathan) est lamentable .

Ce n’est pas un film d’action et le combat de Goliath contre David est totalement déplacé. Il est fort dommage que le côté religieux frise l’hystérie et finit par être fort agaçant.

DVD Classik
Pour un film biblique, le rapport à la religion s’avère très ambigu tout au long du film. Celle-ci s’avère essentiellement un symbole d’oppression (la menace de lapidation punissant la femme adultère pèse sur Bethsabée d’après les lois) et de mort (l’arche de l’Alliance qui tue quiconque ose la toucher), tandis que les personnages censés la représenter évoquent des fous de Dieu fanatiques (le prophète Nathan très inquiétant, incarné par Raymond Massey) ou des suiveurs aveugles et dénués de volonté propre, tel Urie, époux trompé et désintéressé de sa femme mais prêt à la tuer pour le principe. Globalement la religion apparait comme un dogme faisant fi des sentiments pour appliquer ses règles. D’un autre côté, le final où David fait la paix avec lui-même peut aussi suggérer que toute cette imagerie menaçante venait de son point de vue oppressé et rongé par la culpabilité.

L’esthétique du film participe de ce point de vue étouffant par une sobriété anti-spectaculaire, avec une Jérusalem guère imposante et le palais de David bien exigu. Volontaire ou pas, ce parti pris formel renforce l’intimité du récit et rend l’histoire d’amour entre Peck et Susan Hayward plus émouvante et réussie. Les instants les plus outranciers n’en paraissent d’ailleurs que plus forts, telle la conclusion où intervient enfin Goliath, David se remémorant son plus grand fait d’armes au moment de livrer un combat plus intérieur. La mise en scène ample de Henry King capte à merveille les errements des personnages avec quelques idées brillantes comme la colère de Dieu face aux péchés du roi, symbolisée par la destinée d’un père et de son fils berger subissant la loi des éléments, ou encore les dix dernières minutes d’une puissance et d’une intensité soufflantes durant lesquelles Peck apaise enfin ses tourments. Au final un vrai mélodrame réussi, qui se frotte avec brio au récit biblique pour un superbe et atypique péplum.

Critique d’Aldventura sur Sens Critique.com
Ce péplum n’est qu’un long prêche au sujet de l’adultère, bien loin de nos préoccupations actuels, ici en ce bas monde de 2020. Comme il y a très peu d’extérieur, aucune action (une p’tite minute à la fin), j’ai ressenti une certaine claustrophobie à regarder ce film, j’ai été au bout non sans mal. J’aurais vu Gregory Peck dans un péplum, ce sera la conclusion de ma toute petite critique sur un tout petit péplum que les amateurs de genre peuvent éviter de visionner !