LES FILMS TOURNES EN JORDANIE
« Indiana Jones et la Dernière Croisade », tourné à Pétra en 1988
« Lawrence d’Arabie », réalisé par David Lean, tourné au Wadi Rum en 1961
Photo de tournage en 1962
« The Hurt Locker », réalisé par Kathryn Bigelow
« Redacted », réalisé par Brian De Palma
« Transformers 2 » : La Revanche (Transformers : Revenge of the Fallen)
« Fair Game », avec Sean Penn
HISTOIRE RECENTE
Contrairement aux discours alimentant un vide cinématographique avant les années 2000 en Jordanie, la Fondation Abdul Hameed Shoman, l’Arab Cinema Archive et d’autres institutions comme Darat al Funun, le centre d’art Makan (qui a malheureusement cessé toute activité en 2015), le Goethe Institut ou l’Institut Français d’Amman essayent de diffuser et de conserver le cinéma arabe et jordanien classique. D’autre part, les plateformes locales de type Netflix offrent la possibilité de visionner des films telles que Minaa pour les documentaires, Istikana pour le cinéma ou Aramram pour du contenu média vidéo indépendant. Certes, nous ne pouvons pas qualifier ce cinéma d’exclusivement jordanien de par la présence accrue de personnalités syriennes et palestiniennes dans les exemples cités plus haut mais il ne faut pas oublier le contexte historique de cette seconde moitié du XXème siècle, où les flux migratoires et les échanges de par les nationalismes entraînaient forcément cette mixité.
En 2003, la Jordanie a développé la Royal Film Commission of Jordan (RFC, Commission royale du film de Jordanie) afin d’encourager le cinéma dans le pays et de former les cinéastes de Jordanie. Avant la RFC, l’association Amman Filmmakers Cooperative s’activait dans la promotion du cinéma numérique à travers des ateliers gratuits à Amman, la capitale, et par des communautés marginalisées en Jordanie. Les films produits par l’AFC ont reçu un bon accueil international et parfois remporté des récompenses.
La RFC a comme objectif de promouvoir la Jordanie comme un pays où les cinéastes du Moyen-Orient peuvent librement faire des films, en collaboration avec des cinéastes les plus talentueux du monde. Bien que la Jordanie manque encore trop de services comme des studios, des laboratoires et des fournisseurs d’équipement cinématographique, le pays a récemment été utilisé pour recréer des paysages de différents pays du Moyen-Orient trop difficiles pour l’instant, comme l’Irak, l’Afghanistan et les Territoires palestiniens. Le cinéaste Brian De Palma déclare en 2007 que choisir la Jordanie pour remplacer l’Irak avait un sens : « La terrain est très similaire à l’Irak ; en plus ils ont là près d’un million de réfugiés irakiens. »
2007 est une bonne année pour la communauté cinématographique jordanienne, avec dix longs métrages tournés sur place, dont trois de production locale.
En 2008, la Jordanie crée le Red Sea Institute of Cinematic Arts (Institut de la Mer Rouge pour les Arts Cinématiques), une école d’études supérieures offrant un Master of Fine Arts en Arts Cinématiques.
LA PRODUCTION JORDANIENNE
Les années 50
« Combat à Jerash » , premier film jordanien - réalisé par une équipe de passionnés dont Wassef al Sheikh Yassin et Ibrahim Hassan Serhan en 1957
Combat à Jerash est l’histoire d’une bande de voleurs poursuivant une femme qui est allée chercher de l’argent. La caméra suit les voyous, la femme et son amant dans un périple à travers la Jordanie, s’arrêtant aux étapes importantes du patrimoine arabe, y compris à Jerash et Jérusalem.
Les années 60
D’autres réalisateurs de cinéma ou de documentaire ont également travaillé en Jordanie lorsque le cinéma local avait peu de raison d’exister à part lorsqu’il s’agissait de diffuser des films hollywoodiens ou égyptiens. Ce fut le cas de Mohamed Kaouach, avec « Ma patrie bien-aimée (Watani habibi ») en 1964,
ou d’Abdel Wahab al-Hindi avec « La route de Jérusalem (al Tariq al-Qods) »
et « Lutte jusqu’à la libération (Kiffah hatta al Tahrir) » en 1969 et du syrien Najdat Ismaïl Anzour qui y réalisa « Une histoire orientale » (Hikaya Sharkiyah) en 1991. Ces films sont principalement en lien avec l’arabisme et le nationalisme arabe de la seconde moitié du XXème siècle. Adnan Madanat, réalisateur, mais plus connu pour être un critique de film jordanien et directeur du Département Cinéma de la Fondation Shoman, fit également un documentaire dans cette mouvance entre la Syrie et la Jordanie intitulé« Variations sur une mélodie » et réalisé en 1973.
Les années 2000
« Cherkess »(2006) de Ohy Quandour
L’histoire du film couvre l’arrivée d’immigrants circassiens en Transjordanie ottomane en 1900. Dostoïevski a dit "La beauté sauvera le monde"... et ce film est basé sur une telle perception. Le film montre les différents aspects de deux cultures, la bédouine et la circassienne, qui ont été réunies contre leur gré par la providence historique, créant une recette parfaite pour la controverse et la violence, mais sauvées par les pouvoirs miraculeux d’un amour innocent et inattendu. C’est l’histoire de deux jeunes âmes qui tombent passionnément amoureuses et créent ainsi l’opportunité d’un conflit et d’un bain de sang... ainsi que d’une harmonie potentielle et d’une coexistence pacifique ; la quintessence du drame, quand le pendule pouvait osciller dans les deux sens.
« Captain Abu Raed »*- (2008) de Amin Matalqa - Avec Nadim Sawalha, Rana Sultan
Abu Raed a toujours rêvé de voyager jusqu’au jour où il trouve une casquette de pilote dans une poubelle. De retour dans son village, il est interpellé par des enfants qui le prennent pour un aviateur. Abu se prend au jeu et leur raconte d’extraordinaires aventures, les éloignant de leur triste quotidien. Le vieil homme est alors surnommé "Captain Abu Raed".
Les années post 2010
Si la Jordanie offre, depuis une dizaine d’années, un cinéma innovant et jeune, ce dernier commence depuis quelques années à être diffusé dans les festivals et salles de cinéma un peu partout dans le monde.
« May in the summer » de Cherien Dabis - 2014 - Comédie dramatique, Emouvant, Société, Femmes - Avec Cherien Dabis, Hiam Abbass, Bill Pullman
Cherien Dabis, actrice dans The L World mais aussi réalisatrice du remarqué Amreeka, se met en scène dans cette comédie dramatique qui raconte comment May, chrétienne fiancée à un musulman, doit faire face à la colère de ses parents qui vivent en Jordanie. Comédie pétillante et légère, May in the Summer met en images une double culture (américaine et jordanienne) avec légèreté, justesse et humour tendre.
« Theeb » de Naji Abu Nowar en 2016
Theeb met en scène la Jordanie au début du XXème siècle. Peuplée de Bédouins et traversée par des révoltes ayant marqué un virage à l’égard de l’empire ottoman, la Jordanie que reflète ce film s’ancre dans les terres qui furent par la suite disputées par les accords Sykes-Picot.
« 3000 nuits » de Mai Masri en 2017
3000 Nuits est un film qui se passe dans une prison israélienne dans les années 1980 à la veille des événements de Sabra et Chatila.
« Under the shadow » de Babak Anvari en 2016 - Avec Narges Rashidi, Avin Manshadi, Bobby Naderi
Téhéran, 1988. Shideh, mariée et mère d’une petite fille, va débuter une écolde de médecine. Son mari est appelé au front durant la Guerre entre l’Iran et l’Irak. Shideh se retrouve alors seule avec sa fille. Mais bien vite celle-ci commence à avoir un comportement troublant et semble malade. La mère se demande alors si sa fille n’est pas possédée par un esprit...
REALISATEURS ET REALISATRICES
Cherien Dabis
Wassef al Sheikh Yassin
Ibrahim Hassan Serhan
Ohy Quandour
Amin Matalqa
Mai Masri
Réalisatrice d’origine palestino-jordanienne est aujourd’hui libanaise de surcroît. Mai Masri fait partie de cette génération née dans un pays d’accueil et, qui, comme beaucoup d’autres, considère qu’elle appartient plus au Mashreq qu’à un pays dont les frontières ont été tracées par des colons il y a maintenant cent ans.
Naji Abu Nowar, né à Londres et de parents jordaniens, est revenu en Jordanie pour travailler dans la langue arabe et faire du cinéma. Même si ce pays bénéficie aujourd’hui de l’appui de la Royal Film Commission et d’autres fonds qui ont permis à plusieurs cinéastes de percer et de travailler, son cinéma reste précaire et a du mal à subsister. C’est un vrai combat que d’y être cinéaste.
ACTEURS ET ACTRICES
Narges Rashidi
Avin Manshadi
Hiam Abbass
Nadim Sawalha
Rana Sultan