BLACK NINJA
Ras le bol (de riz) du racisme ! Voilà au moins un film qui sort des sentiers battus. En effet pourquoi les ninjas seraient toujours des asiatiques. Vive les Ninjas Black, Blanc, Beur. Enfin pourquoi ces aventures se passeraient toujours en Asie. Enfin un film de ninja qui se passe en France...
Titre original : Ninja Silent Assassin
Titres alternatifs : Ninja Operation : Knight and Warrior
Réalisateur : Godfrey Ho
Année : 1987
Pays : Hong Kong
Genre : Black Carambar (Catégorie : Ninjas)
Durée : 1h25
Acteurs principaux : Richard Harrison, Alphonse Beni, Pierre Tremblay, Stuart Smith, Grant Temple, Paulo Tocha alias Bruce Stallion, Timothy Nugent
Ah bon, des baguettes de pain bourrées de coke et des bouteilles d’Evian ça suffit pas pour faire croire qu’on est en France ? Oui bon, c’est vrai, c’est hallucinant ce que les artifices déployés par Godfrey pour faire croire que Black Ninja a été tourné dans l’Hexagone manquent de subtilité. A la rigueur il aurait carrément pu mettre "made in France" en bas de l’écran. Mais louons quand même l’intention. Et comme on parle de location, cela coutait moins cher de faire ce film sur place à Hong-Kong et a permis de faire un effort pour recruter des acteurs.
Un film où l’on donne beaucoup de pains
Black Ninja réunit en effet un casting de rêve puisqu’au générique on ne trouve pas moins que Alphonse Beni, Richard Harrison, le grand Stuart Smith, Pierre Tremblay, Grant Temple et même Paulo Tocha alias Bruce Stallion, sosie improbable de Stallone qui fait ici de la figuration à peine intelligente. Evidemment, pour la réalisation, qui d’autre que Godfrey Ho aurait-on pu choisir ? Caramba ! se dit le nanardeur hispanique. Yé crois bien qué yé souis tombé sour oune grosse nanar. Et effectivement comme nous allons le voir, Black Ninja est gros, Black Ninja est un nanar.
Black Ninja - Bande annonce par moidixmois
Le scénario est d’une non-originalité confinant à l’exercice de style, surtout pour qui a déjà vu un ninja de Godfrey Ho. L’histoire est celle de deux policiers d’Interpol (n’oubliez pas de prononcer Interpôle) Alphonse Beni et Richard Harrison (alias Alvin et Gordon), ninjas à leurs moments perdus lancés à la poursuite de deux trafiquants de drogue qui ont par ailleurs tué la femme d’Alphonse (à ce sujet ne pas manquer la scène de l’agonie où, au cours des dix bonnes minutes que met sa femme à mourir dans ses bras, Alphonse Béni ne songe pas un instant à appeler le SAMU). Alphonse Beni est le Black Ninja. La preuve, il est Noir et il y a marqué « Ninja » sur son bandana.
La seule chose que l’on regrettera finalement c’est que si les deux méchants Grant Temple et Stuart Smith ("Randolph") sont bien des ninjas, ils ne font partie d’aucune secte cherchant à conquérir le monde.
Bien sûr, on est chez Godfrey Ho et que serait un film de Godfrey Ho sans des morceaux d’un autre film asiatique absolument sans rapport collés n’importe comment ? Ici l’autre film est supposé nous conter l’histoire d’un Chinois nommé Edmond (n’importe quoi) dont le père a été tué par un certain Tiger, de son état nervi de Grant Temple. Là aussi la nanardise suinte, notamment dans les bastons filmées en accéléré très accéléré, mais aussi dans l’ami du héros et sa salopette ridicule, sans parler du fait qu’Edmond ne cesse de clamer haut et fort qu’il n’est pas effrayé et n’en passe pas moins la moitié de son temps à prendre la fuite.
Ce film est étonnant à plus d’un titre. D’abord parce que pendant un bon moment, il ne se passe rien. En dehors des scènes d’action ce film est incroyablement mou mais heureusement le nanardeur est sauvé de la monotonie par des doublages véritablement hors du commun.
Mais Black Ninja, ce sont aussi des ninjas qui ont une façon bien particulière de se battre, c’est à dire en accéléré bien sûr et surtout en moulinant frénétiquement des bras avant de lancer leurs attaques spéciales de ninjas. C’est bien simple, on dirait une bande de gamins sous ecstasy chantant "pousse l’ananas et moud l’café" sur un rythme de techno effréné.
La fin du classique "Black Ninja" qui commence par une grande leçon de jeu d’acteur et de doublages avec Stuart "dieu" Smith et Grant Temple avant que ces derniers ne se battent avec Alphonse Béni et Richard Harrison dans un combat fantabulique.
Black Ninja : Final Round ! par Mandrakvids
Enfin, dans Black Ninja, il y a des pastèques. Un lien étrange unit indiscutablement Richard Harrison à ce fruit dans une relation de soumission-punition puisque ici aussi, après le charcutage au sabre de Ninja Terminator, plusieurs pastèques ont été maltraitées au cours de ce film. Qu’on se le dise, si un jour les "cannibal pasteks from outer space" se décident à envahir la Terre elles n’ont qu’à bien se tenir parce que je connais un ninja qui les attend déjà de pied ferme !
Allez je ne peux résister ! J’ai bien senti que vous aviez une folle envie de voir le film. Alors bon visionnage. Pensez à prendre un cachet d’aspirine avant d’aller au lit.