CINEMA FIDJIEN
Le cinéma fidjien n’est pas très connu, je vous le concède, mais les choses bougent. Grâce aux partenariats avec en particulier le Ministère des affaires étrangères, la ville de Rochefort, un premier Festival de cinéma a été organisé en 2013, des productions sont lancés, des réalisateurs et réalisatrices présentent des films… Bref un Cinéma en train de naître.
FILMS TOURNES DANS LES ILES FIDJIENNES
Pour commencer, nous voudrions vous parler de films ayant été tourné au Fidji. Nous avons retenu que deux films mais ce paragraphe sera étoffé au fur et à mesure des réactions des lecteurs.
1. - « Seul au monde » est un film réalisé par Robert Zemeckis, sorti en 2000. Le tournage a eu lieu au nord-ouest des Fidji, sur l’île volcanique de Monuriki.
Synopsis : Travaillant pour FedEx, Chuck Noland est appelé en urgence sur un vol, le soir de Noël, alors qu’il dînait avec sa fiancée et sa famille. Victime d’une grave avarie, l’avion cargo s’écrase et il est le seul à en réchapper. Il se retrouve sur une des nombreuses îles Cook, déserte, entourée de barrières de corail infranchissables, dans l’océan Pacifique.
L’île déserte qui allait servir de décor principal a été très difficile à trouver. L’équipe de tournage a parcouru la plupart des archipels du Pacifique Sud avant de découvrir l’île volcanique de Monuriki, au nord-ouest des Fidji.
Ce film a reçu plusieurs récompenses :
Golden Globes 2001 : meilleur acteur dans un film dramatique pour Tom Hanks
Blockbuster Entertainment Awards 2001 : meilleure actrice dans un second rôle dramatique pour Helen Hunt
Meilleur musique de film pour Alain Sivestri
2. - « Table n°21 » - Tableau n ° 21 est un thriller indien réalisé par Aditya Datt. Il fait référence à l’article 21 de la Constitution indienne , qui parle de la protection des libertés individuels. Le sujet en ait le « bizutage ».
Synopsis : Vivaan ( Rajeev Khandelwal ) et Siya Agasthi ( Tena Desae ) s’efforcent de joindre les deux bouts. Le couple gagne un voyage dans l’île de Fidji entièrement financé, avec hébergement en hôtel de luxe et des dîners raffinés. Le duo s’envole à Fidji pour célébrer leur anniversaire de mariage. Ils y rencontrent la charmante M. Khan ( Paresh Rawal ).
M. Khan invite le couple à participer à une émission de jeu intitulée Tableau 21. Le gros lot en est un montant impressionnant de 210 000 000 comme prix en argent. Il décrit les règles : huit questions personnelles sont posées, qui doit répondre honnêtement, et après cela, on doit effectuer une tâche liée à la question. Le couple décide d’entrer dans le jeu télévisé. Dans un premier temps, les questions semblent faciles, mais au fur et à mesure que le jeu progresse, les tâches deviennent de plus en plus horribles. La nature horrible de ces tâches rappelle à Vivaan le temps où il était collègien. Une de ces tâches consiste à tuer un individu. Il est conduit dans une chambre, dans laquelle il est face à cet individu. Quand il voit la personne qu’il doit tuer, il reconnaît un de ses victimes passées.
Retour en arrière : On montre Vivaan et ses amis bizutant un garçon, la cible, appelé Akram (Dhruv Ganesh). Les graves agressions font d’ Akram un déficient intellectuel .
Retour dans le présent : Il s’avère que Akram est le fils de M. Khan, dont l’intention était de montrer à Vivaan et Siya les dommages infligés sur lui par leurs actions. M. Khan leur dit qu’ils sont libres d’aller, mais leurs péchés les suivront partout. Le film se termine comme Vivaan et Siya sont encore choqués – Ils pleurent et regrettent leurs actions.
REALISATEURS FIDJIENS
Vilsoni Hereniko, réalisateur fidjien
Directeur de l’Océania Centre of Arts, cultures and Pacific studies à l’Université du Pacifique Sud (USP) de Suva (Fidji) depuis 2010. Spécialiste de la tradition orale et clownesque en Océanie, sujet de sa thèse et de quelques-uns de ses articles. Vilsoni Hereniko a enseigné à l’université du Pacifique Sud ainsi qu’à celle de Hawaii.
En 1992, à Honolulu, il a donné une représentation de « La dernière vierge du paradis » en l’adaptant à la culture et à la langue des autochtones de Hawaii. Il s’intéresse désormais à l’art cinématographique. Son premier film s’intitule « The Land Has Eyes » et a obtenu la récompense Hale Ki’i’oni’oni Award du meilleur film au festival « Cinema Paradise Film » de Honolulu en septembre 2004.
Larry Thomas, réalisateur fidjien
Coordonnateur du Centre régional des médias à la Communauté du Pacifique Sud, à Suva aux Fidji. Bien connu dans la région comme auteur dramatique océanien et réalisateur de documentaires, Larry Thomas est aussi titulaire d’un diplôme en médias et communication de l’Université de Canberra.
Avant d’être nommé au « Secrétariat général de la Communauté du Pacifiqu »e (CPS), Larry Thomas dirigeait la faculté de littérature et de langues de l’Université du Pacifique Sud, ainsi que le Forum océanien d’écriture. Par la suite, il a collaboré avec le « Centre régional des médias » sur un certain nombre de projets, et a dernièrement mis en forme définitive le script d’un documentaire sur le « Festival des arts du Pacifique ». En concertation avec le Centre régional des médias, il a travaillé dans le domaine de la postproduction sur le dernier documentaire qu’il a réalisé, « Bitter Sweet Hope », consacré à l’histoire de l’industrie sucrière à Fidji et à la fin de l’octroi de baux fonciers, ainsi qu’à ses répercussions sur les planteurs de canne à sucre et les propriétaires terriens du pays.
M. Thomas pense que le Centre régional des médias joue un rôle très important dans la région, et il espère élaborer de nouvelles méthodes pour aider cet établissement à s’adapter aux techniques et aux pratiques modernes appliquées par les médias de nos jours. Il ajoute que les organismes océaniens de télédiffusion dépendent beaucoup des programmes importés.
M. Thomas aimerait que les chaînes de télévision diffusent des émissions à contenu local, et selon lui, c’est dans ce domaine que des organismes professionnels de production tels que le Central régional des médias peuvent apporter leur aide. S’agissant de la production phare du Centre régional, intitulée « The Pacific Way », on pourrait, selon M. Thomas, contribuer à rendre cette émission encore plus dynamique. « En concertation avec l’équipe du Centre, nous examinerons comment nous pourrions commercialiser ce documentaire dans la région. »
STRUCTURE CINEMA FIDJI
Les structures permettant de développer les activités cinématographiques restent à l’état naissant mais une dynamique de coopérations est engagée.
Florence Swamy, directrice de l’agence gouvernementale FIJI FILM (NLR/ aucune info sur le net), qui est l’équivalent du Conseil Supérieur de l’audiovisuel est une personnalité active dans les coopérations avec les organismes du cinéma.
A l’occasion du festival de Suva « Islands in the World » en avril 2013, des contacts ont été pris avec des réalisateurs français de « Rochefort Pacifique » afin de tourner des films à Fidji, en profitant de décors naturels exceptionnels et d’une infrastructure cinématographique remarquable.
La ville de Rochefort
La ville de Rochefort est devenue depuis 2007 l’ambassade du Pacifique en France, mais aussi le centre de la culture océanienne sur le vieux continent. En effet depuis sept ans, se tient à Rochefort, le Festival de « Cinéma Rochefort Pacifique », un évènement unique en son genre. Cette manifestation a réussi à s’affirmer dans le paysage hexagonal, Outre-mer et bien au-delà des rives de la Charente : dans le Pacifique !
Michel Degorce-Dumas est le directeur de cette manifestation. Il nous a dévoilé une partie des dessous économiques de cette industrie culturelle. Depuis 2010, le festival a décidé de solliciter le financement du Fonds Pacifique. Cette nouvelle disposition budgétaire a ouvert le champ à des activités vers l’Océanie, soit en faisant venir des acteurs culturels Océaniens en France, soit en intervenant dans le Pacifique. C’est d’autant plus intéressant que c’est l’occasion d’échanges, de rencontres, entre le continent européen et ce que Laure Adler appelle « le continent océanien ».
En 2012, avec l’aide du Fonds Pacifique, en s’investissant avec le Service de Coopération et d’Action Culturelle de l’Ambassade de France à Suva, le festival a décidé d’exporter une partie de sa programmation dans le Pacifique en coréalisant un festival à Suva : « Islands in the World, Oceania film festival ». Il participera ainsi au soutien de la filière audiovisuelle et à la promotion de la diversité culturelle en présentant des œuvres francophones dans un monde exclusivement anglo-saxon.
Dans un premier temps, les deux réalisateurs Fidjiens, Larry Thomas et Héréniko Vilsoni , ont été invités au festival de Rochefort afin de présenter leurs œuvres, mais aussi de rencontrer les professionnels de l’image et les directeurs de festivals de cinéma dans les villes de la Région Poitou-Charentes (La Rochelle, Angoulême).
En 2013 un documentaire a été réalisé sur le festival « Islands in the World, Oceania film festival », de Suva. Le montage du film s’effectua dans les locaux du centre des médias à la CPS par l’équipe de tournage qui était en résidence de stage de perfectionnement de montage, encadrée par des moniteurs Fidjiens.
Cette opération Fidjienne, Calédonienne et Française aboutira ainsi à une réalisation cinématographique commune qui pourra être projetée dans les festivals culturels de la zone pacifique, illustrant ainsi la vitalité et la pertinence de la francophonie dans cette région.
FESTIVAL FIDJI
Le festival : « Islands in the World, Oceania film festival », sous la direction de Larry Thomas, s’est tenu la première fois en avril 2013 à Suva. Il offre une programmation de films réalisés par des auteurs francophones, tournés en Océanie. La manifestation est soutenue par l’Université du Pacifique Sud et les services de l’Ambassade de France à Suva
Pendant cinq jours, cinéastes et réalisateurs de la région du Pacifique et de France auront l’occasion de se rencontrer et d’échanger. Parmi eux : le réalisateur Alfred Lot (directeur de production et acteur dans le film « Le Transporteur », assistant réalisateur également dans « Le Baiser mortel du Dragon »), présent pour la projection de deux de ses films, « La Chambre des morts » et « Une petite zone de turbulences ».
Au total, grâce au soutien notamment de l’ambassade de France à Fidji pour ce projet, ce sont plus de 40 films qui seront projetés, dont, entre autres, un film de Bollywood, « Table n°21 », tourné à Fidji, ainsi qu’une sélection de films des étudiants de l’université de Hawaï ou encore des films fidjiens.
Les organisateurs entendent faire de ce festival un événement annuel. L’objectif est de faire découvrir à Fidji des films et des documentaires qui n’auraient pas autrement été diffusés dans des cinémas. Cet événement est aussi l’occasion pour les Fidjiens, les réalisateurs océaniens, ainsi que les techniciens et les artistes de se rencontrer, de discuter, d’apprendre et de se tenir informer sur les films et documentaires disponibles dans le monde, précisent les organisateurs.