LE ROCK ET LE CINEMA
En 1955, le monde découvre le rock’n roll grâce à la radio et au cinéma. En 1958 c’est la « bombe du rock » avec « Kiliwatch » interprété par un guitariste chanteur qui se roule par terre.
Les jeunes qui voulaient en finir avec les chansons ringardes de leurs parents découvrent une musique à mille lieux des André Claveau et Tino Rossi de leurs parents. Europe n°1 avec son émission star « Salut les copains » est le rendez-vous des jeunes ados français tous les après-midi vers 16h00 pour écouter leurs « idoles »
Puis le cinéma prend le relais pour ne plus le lâcher jusqu’à nos jours. Au générique de « Graine de violence », Rock Around The Clock fait danser les teenagers. C’est le début d’une longue et tumultueuse histoire d’amour. Sans le cinéma, Elvis Presley ne serait pas tout à fait la même rock star.
Le cinéma et le rock ont une vaste et longue histoire d’amour. Pour faire court on peut distinguer quatre types de films :
Les films de fiction qui font tourner une star du Rock soit comme personnage principal ou secondaire, soit pour emprunter l’“esprit” rock, ses figures, ses personnages.
Les films tournés au moment où les artistes ou les formations sont en activité, ce que nous appellerons le "rock en action”. Ils s‘apparentent plus au documentaire.
Les films qui s’inspirent de la vie d’artistes rock, de disques, de styles musicaux ou de l’industrie musicale
Les films qui utilisent le rock comme bande son.
Nous nous intéresserons qu’aux trois premières catégories car nous voulons parler du rock « représenté » et non « écouté » au cinéma. De même nous n’évoquerons que la période Rock allant des années 50 à l’apparition du Pop Rock avec les Beattles. C’est donc à Evis Presley et ses potes de Memphis, à Johnny Halliday et ses copains de Paris que nous allons nous intéresser. Toutefois je ne peux passer sous silence le film dont la bande son fit véritablement connaître le Rock en Europe : « Graine de Violence (Black Board Jungle) » (1955) de Richard Brooks avec « Rock around the Clock »
1. Les films de fiction qui font tourner un star du Rock soit comme personnage principal ou secondaire, soit pour emprunter l’“esprit” rock, ses figures, ses personnages.
1.1 Stars
Elvis Presley
Il va de soi que dans cette catégorie Elvis Presley figure en bonne place. Dès 1954, Hollywood s’intéresse à lui. Sa première apparition sur le grand écran en tant qu’acteur est surprenante. Au début, il ne devait pas y avoir de chanson, mais les producteurs en rajoutent quatre et « The Reno Brother’s » (titre original) est rebaptisé « Love Me Tender », titre de son dernier succès
. Le film suivant, réalisé entièrement sur mesure pour Elvis, est « Loving You », titre d’un de son dernier succès. Il joue pratiquement son propre rôle, celui d’un petit chanteur qui devient une superstar grâce au travail et à un manager affairiste.
Son troisième film est l’archétype du film violent. Elvis y joue un employé qui aime chanter. Mais, à la suite d’une bagarre, il tue un gars et est envoyé en prison. Là, il se met à chanter et devient la coqueluche de ses codétenus. Libéré, il devient une vedette avant de connaître les affres de la célébrité. Le film, « Jailhouse Rock », également le titre de son dernier succès, manque de profondeur et montre un personnage superficiel, mais remporte un succès retentissant auprès des jeunes.
Son dernier film tourné avant qu’il parte pour l’armée en 1958, « King Creole », est considéré comme son meilleur. Le scénario était prévu pour James Dean et le personnage passe du boxeur au chanteur. Une fois de plus, Elvis interprète un garçon simple qui s’en sort grâce à la chanson.
À partir de 1960, dès son retour de l’armée, Elvis se retire de la scène pour se consacrer à Hollywood. Durant ces neuf années, Presley tourne 27 films, citons : « Flaming Star » (1960), « Blue Hawaii » (1961) maître-nageur, « Kid Galahad » (1962) , domaine de la boxe avec Charles Bronson, « Fun in Acapulco » (1963) plongeur avec Ursula Andress, « Viva Las Vegas » (1964) avec Ann-Margret, qui fut son plus gros succès au box office et « Charro » (1969). Toutes ces productions n’ont qu’un seul but : distribuer Elvis dans le monde entier sans que la vedette n’ait besoin de se déplacer. Le succès est au rendez-vous, mais au fil des années, la magie se perd et les films d’Elvis deviennent des caricatures.
Little Richard
Au cours des années 1957 et 1958, Little Richard acquiert une popularité sans précédent. Il apparaît au générique de plusieurs films dont « Don’t Knock the Rock » en compagnie de Bill Haley (1956, Fred Sears),
« La Blonde et moi » de Frank Tashlin (The Girl Can’t Help It, 1956) où figurent également la plantureuse Jayne Mansfield, Fats Domino, Julie London, les Platters, Abbey Lincoln, Eddie Cochran ou Gene Vincent,
« Mr Rock’n’Roll » (1957, Charles S. Dubin) avec Chuck Berry et Lionel Hampton notamment.
Eddie Cochran – Gene Vincent
« La Blonde et moi » de Frank Tashlin (The Girl Can’t Help It, 1956) où figurent également la plantureuse Jayne Mansfield, Fats Domino, Julie London, les Platters, Abbey Lincoln, Eddie Cochran
ou Gene Vincent,
Chuck Berry
« Mr Rock’n’Roll » (1957, Charles S. Dubin) avec Chuck Berry et Lionel Hampton notamment.
Mais d’autres stars comme Buddy Hollie, Clear Lake, Big Bopper et Ritchie Valens n’auront pas cette chance ayant disparu prématuremment.
Rocks français
En France les stars du rock ne sont pas en reste – Johnny Hallyday est avec Catherine Deneuve dans « Les Parisiennes » et chante « Retiens la nuit » et « Samedi soir »–
Dans ce même film est aussi présent Eddy Mitchell. Celui – ci tournera un petit rôle d’ambiance dans « Comment réussir en amour » film français de Michel Boisrond sorti en 1962.
1.2 Esprit rock
Dans cette cétégorie on retrouve l’ambiance des années rock. C’est le cas de films comme « Grease » (1982) de Patricia Birch.
Grease - Summer Nights 1980 par ZapMan69
Mais pour ne pas rester dans le domaine de la comédie musicale, on peut évoquer « l’Equipée sauvage » de László Benedek, avec Marlon Brando (1953). Il n’y a pas beaucoup de musique dans le film mais Brando et sa bande de blousons noirs à moto incarnent d’une certaine façon les jeunes qui écoutaient du rock’n’roll ou tout du moins de la “musique de jeunes” dans les fifties.
On peut aussi trouver cette trace du rock dans les films de David Lynch (qui recourt par ailleurs beaucoup à cette musique comme une sorte d’acteur à part entière de son vocabulaire), etc... « American Graffiti » est aussi un retour sur les années rock, emprunt d’une nostalgie certaine.
2. Les films tournés au moment où les artistes ou les formations sont en activité, ce que nous appellerons le "rock en action”. Ils s‘apparentent plus au documentaire.
Il s’agit principalement de documentaires (ou de films se présentant comme tels) consacrés à des festivals, des tournées ou des concerts, comme précisément « A Hard Day’s Night » (1964). Dans le genre on retiendra le documentaire "LIVE CONCERT LONDON,ENGLAND,stadium WEMBLEY 1972" où toutes les rocks stars ont été filmés en concert avec une image partagée sur laquelle on voit en parrallèle leur interprétation à 20 ans d’intervalles.
Sinon il faut parler aussi de « Chuck Berry Hail ! Hail ! Rock ’n’ Roll” (1987) - Documentaire tourné lors du concert du 9 octobre 1987 au Fox Theatre de St. Louis, Missouri, pour la célébration des 60 ans de Chuck Berry.
3. Les films qui s’inspirent de la vie d’artistes rock, de disques, de styles musicaux ou de l’industrie musicale
Nous distinguerons ici les biopics, des adaptations de la vie des artistes
3.1. Les Biopics
En fait il y a eu très peu de Biopics s’inspirant de la vie de ces artistes. Peut-être que leur mémoire est trop proche (la plupart sont encore vivant). On pourra distinguer néanmoins , le biopic consacré à Jerry Lee Lewis avec « Great Balls of Fire ! » (1989) de Jim McBride
Great Balls Of Fire ( partie 1 ) par yarduag2009
et celui consacré à Ritchie Valens « La Bamba » de Luis Valdez, sorti en 1987.
3.2. Les Inspirations
Même si dans « La Bamba » il y a avait une certaine part de fiction avec les relations entre les deux frères, l’un ayant de la réussite et l’autre essayant vainement d’être reconnue comme ayant du talent par sa mère, il restait quand même classé comme biographie.
Par contre des films comme « Jean Philippe » (2005) de Laurent Tuel parle d’une histoire n’ayant aucun rapport avec la vie de Johnny Halliday même si c’est bien son personnage qui est évoqué
CONCLUSION
Comme vous avez pu le voir et surtout l’entendre Rock et Cinéma on fait et continuera de faire bon ménage. Car le Rock est éternel.