Fiche sur le Film « Robert sans Robert »
L’argument : 30 années, 17 films ensemble... Bernard Sasia, chef monteur, emprunte à Robert Guédiguian ses personnages et ses images, démonte ce qu’il a monté pour le remonter et, sans Robert, nous raconte Robert, le montage, la création dans l’ombre, l’amour du cinéma. Par la magie du montage, Ascaride, Darroussin, Meylan deviennent les héros du monteur. Ils se donnent la réplique par-delà les films et le temps. Marseille et le cinéma de Guédiguian sont les décors de l’aventure d’une tribu de cinéma, d’une aventure humaine.
Bernard Sasia nous convie donc à un voyage dans l’univers de Robert Guédiguian, en cherchant à en décrypter les figures centrales, les thématiques fortes et surtout en explorant de nouvelles voies possibles à partir de fictions désormais bouclées sur elles-mêmes. Ainsi, le monteur tente à plusieurs reprises de modifier le destin de certains personnages, uniquement par le biais du montage. Au passage, cela lui permet d’expliquer en voix off sa démarche professionnelle et donne même lieu à une véritable leçon de montage. Sans jamais trahir l’esprit militant de Robert Guédiguian, Bernard Sasia explique en quoi sa contribution est essentielle, de même que celle de toute l’équipe. Effort collectif autant que démarche d’auteur, le cinéma n’est clairement pas l’œuvre d’un seul homme puisque le réalisateur doit composer avec des impératifs économiques tout en subissant l’influence (positive ou négative) de ses collaborateurs.
ARTICLE DL : Projection – débat « Robert sans Robert »
Après Cluses, avant Annemasse et Chamonix, Bernard Sasia a répondu à l’invitation de David Marguin et de Cultures & Cinémas à présenter son film « Robert sans Robert » au Cinéma Voltaire. Les spectateurs ont pu apprécier une oeuvre tout à fait inédite dans le monde du Cinéma. Tout en évoquant son métier de monteur, Bernard Sasia a fait un film sur Guédiguian à partir des images des nombreux films que le cinéaste a réalisé. L’argument : 30 années, 17 films ensemble avec des chefs d’œuvre comme « Marius et Jeannette » et ces dernières années, « L’armée des ombres » et surtout « Les neiges du Kilimandjaro ». Bernard Sasia, chef monteur, emprunte à Robert Guédiguian ses personnages et ses images pour nous convier à un voyage dans l’univers de Robert Guédiguian. Sans rechercher autre chose qu’une balade poétique au fil des souvenirs des plans qui l’ont marqué lors des différents tournages, évitant une description technique du métier de monteur grâce au travail de la coréalisatrice, Clémentine Yelnik, comédienne et metteur en scène de théâtre, il réalise un véritable bijou qui tout à tour émeut ou fait rire. A l’issue de la projection, le réalisateur s’est prêté au jeu des questions sur le travail du monteur, sa relation avec le réalisateur et son évolution. Point n’est besoin d’être cinéphiles, point n’est besoin de rechercher quelque message à vocation politique, didactique ou technique, il suffit de se laisser aller et de suivre ce parcours qui mène de Marseille en Arménie, des années 30 aux années 2000. Les amoureux des images de la « bande à Guédiguian pourront venir voir ce film qui sera à l’affiche du Cinéma Voltaire la semaine prochaine à partir du jeudi 16 janvier.